Le lauréat du Prix Verdi 1995, admiré pour sa voix et son sens du théâtre, est décédé à l’âge de 51 ans.

Le ténor héroïque russe Sergej Larin est décédé dimanche 13 janvier à Bratislava, à 51 ans. Il a succombé de façon inattendue car il se remettait d'une longue maladie, a indiqué son agent à Vienne.

Depuis 1990, Sergej Larin était invité des plus grandes scènes lyriques. Il s'était illustré dans Tosca et Simon Boccanegra de Verdi, mais aussi dans Carmen de Bizet, Turandot de Puccini ou Norma de Bellini.

Sergej Larin est né à Riga en Lettonie. Il passe les premières années de sa vie à Nizhni Novgorod. Inscrit à l’université locale, il obtient une licence de philologie et effectue des traductions de français et d’italien. Il prend déjà des cours de chant au Conservatoire de Vilnius avec le grand ténor Vigilius Noreika.

Sa carrière internationale débute en mai 1990 au Staatsoper de Vienne où il incarne pour la première fois Lenski dans Eugène Onéguine de Tchaïkovski. Larin est ensuite l’invité de toutes les grandes scènes internationales, la Scala de Milan, le Royal Opera House Covent Garden à Londres, l’Opéra de Monte Carlo, le Metropolitan Opera de New-York, l’Opéra Bastille, etc. Il incarne non seulement les héros du répertoire russe mais ceux de Verdi ou de Puccini. Il est même Calaf (Turandot) lors des célèbres spectacles de la Cité Interdite de Pékin. Il est aussi un Don José hors pair comme on a pu l’entendre récemment à l’Opéra Bastille.

Sergej Larin s’est produit en concert sous la direction des plus grands chefs, notamment Claudio Abbado, Riccardo Chailly, Myung-Whun Chung, Guennadi Rojdestvenski, Zubin Mehta, Riccardo Mutti…

Fin 1996, il a obtenu la médaille d’or Verdi, accolade prestigieuse que l’Académie des arts italienne décerne chaque année au meilleur chanteur de la saison. Pour la première fois depuis sa création, quatre-vingts ans plus tôt, un russe recevait une telle récompense. Larin a enregistré chez Chandos une abondante discographie unanimement saluée par la critique.