Le grand violoniste Tedi Papavrami revient sur son parcours atypique, celui d’un enfant prodige né sous la dictature albanaise des années 70, passé à l’Ouest et désormais soliste et chambriste internationalement reconnu. Rencontre.

Assez cliché de rappeler que la vie d’un musicien est difficilement dissociable de son art. Celle de Tedi Papavrami l’est peut-être un brin plus que certains autres… Enfant prodige né en 1971 dans l’Albanie tyrannique d'Enver Hoxha, le violoniste n’a que onze ans lorsqu’il débarque seul en France pour parfaire son jeu. Loin des siens et cantonné dans un appartement sordide de l’ambassade d’Albanie, le jeune garçon va logiquement faire de sa musique le refuge nécessaire de sa survie. Et de sa vie… Depuis, Tedi Papavrami a imposé son nom sur la planète violon avec un parcours principalement axé autour du jeu en solo. Le label Zig Zag Territoires vient d’ailleurs de compiler tous ses essentiels enregistrements pour violon seul, parus antérieurement chez Aeon, d’œuvres de Bach, Paganini, Bartók, Scarlatti et Ysaÿe. Une sortie à déguster simultanément avec la lecture de Fugue pour violon seul, son autobiographie passionnée et passionnante, pleine de pudeur et d’intelligence, parue chez Robert Laffont en avril dernier. La plume comme l’écriture ne sont d’ailleurs guère étrangères au violoniste qui est aussi le traducteur de son compatriote écrivain Ismail Kadaré depuis 2000. Cette jeunesse atypique comme ce corps à corps en solitaire avec son instrument, Tedi Papavrami les évoque le temps d’un podcast.

Tedi Papavrami : interview vidéo Qobuz

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