Rencontre avec Annie Clark, cerveau de St. Vincent, dont le quatrième album confirme les talents de compositrice et l'immense capacité à fusionner rock, new wave et electro avec une originalité bien à elle.

Au Pays des Merveilles de cette vraie-fausse Alice baptisée Annie Clark et qui avance sous pavillon St. Vincent, tout est étrange. Parfois même onirique. En trois albums, la troublante Texane installée à New York a su imposer ses collages improbables, rock, pop, classique et electro, avec une cohérence impressionnante. Dotée d’une envoutante et vaporeuse voix d’elfe, elle fait défiler tous ces paysages hétéroclites sans qu’on sache réellement si sa new wave electro pop et baroque ressemble à quelque chose d’existant. Un art magnifié sur le nouveau et quatrième album de St. Vincent intitulé St. Vincent qui parait le 24 février. Réussir à imbriquer cet esprit à la Talking Heads, dans des textures dignes de King Crimson, lorgnant aussi bien vers la new wave des années 80 que vers Bowie, n’est pourtant pas à la portée de tout le monde. Ses fans de la première heure retrouveront avec ce nouvel album tout ce qui les avait fascinés sur les précédents disques sans pour autant qu’un quelconque radotage ne pointe le bout de son nez… Sur les compositions les plus douces, Annie Clark chante même avec une maîtrise bluffante (fabuleux et entêtant Prince Johnny). Et lorsqu’elle déploie ses titres les plus complexes (Rattlesnake), elle en fait des mini-symphonies à l’âme toujours pop. Là réside la force de cette multi-instrumentiste hors norme qui revient, le temps d’un podcast, sur la genèse de son nouvel opus, sur le rapport viscéral qu’elle entretient avec sa guitare et sur sa collaboration avec l’ex-Talking Heads David Byrne.

St Vincent : interview vidéo Qobuz

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Propos recueillis par Marc Zisman