Laid back et introspectif, le songwriter américain peaufine son style entre rêveries folk et country ouatée sur "(watch my moves)", son nouvel album qu'il publie sur le label Verve...

Après le très bon Bottle It In sorti en 2018 chez Matador, Kurt Vile ouvre un nouveau chapitre : celui d’un passage chez Verve, label iconique de jazz, venu le chercher. Une nouvelle énergie créative bienfaitrice qui a œuvré dans la noirceur du confinement, à la faveur duquel Vile s’est fait construire un studio d’enregistrement à domicile. Si la cohabitation travail/intimité a d’abord été difficile pour ce bosseur passionné, presque stressé, planqué derrière ses airs de quadra ultra-cool, le songwriter de Philadelphie a réussi à trouver l’équilibre idoine pour y élaborer sereinement et à l’ancienne son huitième long format, (watch my moves), enregistré pour moitié avec Rob Schnapf (connu pour son travail avec Elliott Smith) à Los Angeles. Du rock bien laid back, il en est plus que jamais question ici.

Kurt Vile - Flyin (like a fast train)

KurtVileVEVO

Plus étiré, long de 15 pistes étalées sur 1h13 de plaisirs, avec des morceaux qui dépassent bien souvent les cinq minutes, (watch my woves) prend le contre-pied d’une époque régie par l’urgence des formats courts. Kurt Vile s’y fait plaisir, verse sans restriction dans ses amours pour les ballades planantes country-folk. Comme à son habitude, il invite ses amis, Cate Le Bon et la batteuse Stella Mozgawa de Warpaint (Jesus on a Wire), Chastity Belt sur Chazzy Don’t Mind et (shiny things) et même le saxophoniste James Stewart de Sun Ra Arkestra, sur le piano de la comptine Goin on a Plane Today ou pour quelques solos discrets sur le cosmique Like Exploding Stones.

Kurt Vile - Like Exploding Stones

KurtVileVEVO

Rêveries folk, country ouatée (la reprise Wages of Sin de Bruce Springsteen), guitares douces lo-fi et synthés pastel (le magique Mount Airy Hill (Way Gone)) habillent des mélodies mid-tempo aux paroles lunaires, parfois très contemplatives (Stuffed Leopard), qui relaxeraient n’importe quel trader de Wall Street, et qu’il pousse jusqu’à l’abstraction instrumentale (Kurt Runner). Certains trouveront ça ennuyeux, lent ou trop long, d’autres y verront une quatrième dimension cosmique, à l’espace-temps infini. “Space is the place”, comme on dit.

En 2018, Qobuz rencontrait Kurt Vile de passage à Paris pour évoquer son album Bottle It In. Séance de rattrapage :

Kurt Vile - Qobuz Interview

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