C’est l’histoire du jazz version Blue Note : soixante-dix ans de musique populaire créative réunis en un coffret de cinq albums. Magnifique histoire dont les lignes de développement sont pertinemment retracées dans le livret, et difficilement réductibles aux limites temporelles du support disque. Une histoire divisée en cinq chapitres – Naissance et légende, L’Âge d’or, Les Soul sixties, L’Avant-garde, et La Renaissance –, écrite avec passion par les plus grands jazzmen, d’Ellington au jeune Akinmusire, en passant par Monk, Blakey, Miles, Shorter, Hancock et Mc Ferrin. Le chapitre Avant-Garde dévoile une face un peu moins célébrée du label, avec la présence d’Ornette Coleman, Don Cherry, Eric Dolphy, Cecil Taylor ou Andrew Hill, dans une maison surtout appréciée pour son lien à la tradition, du swing au hard bop. Le découpage est forcément arbitraire et la sélection un casse-tête. On peut être surpris de n’y pas retrouver Freddie Hubbard, ou Jimmy Smith. La proximité rend encore plus compliqué les choix du dernier volume (sur ces vingt dernières années) : l’absence de Rubalcaba et Fresu, la présence de Di Battista et Truffaz ? Le consensus l’emporte au moment de retrouver la trilogie féminine : Dianne Reeves, Cassandra Wilson et Norah Jones.