Musicien discret, Robin Guthrie n’en est pas moins essentiel. De 1979 à 1997, il fut le cerveau des Cocteau Twins, portant à bout de bras et surtout de nappes de guitares climatiques, la voix d’ange de sa dulcinée d’alors, Liz Fraser. Le groupe phare du label 4AD, ambassadeur d’une dream pop mainte fois copiée mais jamais égalée, possédait un son, un style, adossé contre ce chant de baleine sorti de la guitare de Guthrie, véritable mur du son électrique qui influencera une armée de groupe. La saga Cocteau Twins bouclée et la séparation avec Fraser consommée, le musicien écossais désormais âgé de 50 ans a signé une poignée de beaux opus solo (Imperial en 2003, Continental en 2006, Carousel en 2009 et Emeralds en 2011) et des piges étranges et belles elles aussi comme la superbe bande originale du film de Gregg Araki Mysterious Skin. Avec Fortune qui parait cet automne, Robin Guthrie ne révolutionne évidemment pas son style reconnaissable entre mille et aligne dix ballades une fois de plus atmosphériques, une fois de plus rêveuses, une fois de plus en apesanteur. La sensation est superbe... Petit florilège du son Guthrie, en solo comme avec les Cocteau Twins; tant de fois copié mais évidemment jamais égalé :
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