Le 16 mai 1984, sur la scène du Théâtre Municipal de Santiago, dans son Chili natal, Claudio Arrau livre à nouveau « son » Brahms… Eternelle histoire d’amour entre un compositeur et son interprète…

Brahms et Arrau : un pacte pour l’éternité. Un modèle dans l’aventure (le combat ?) dans laquelle se lance tout interprète. L’arc-en-ciel Arrau, cette proximité du texte à la limite de l’effacement pour mieux laisser apparaitre tant d’expressivité confine au sublime. Quand on sait les tournées marathons dans lesquelles le pianiste chilien se lançait, il est proprement incroyable d’entendre un tel degré de spiritualité, d’intériorité même. La minute d’un autre monde filmée ici concerne la démentielle Troisième Sonate. Elle est d’autant plus intense que nous sommes en 1984, année du retour de Claudio Arrau sur sa terre natale qu’il avait quittée 17 ans plus tôt pour protester contre la dictature de Pinochet.