Un beau matin, le cerveau azimuté de Brian Eno s’invita dans l’univers déjà bien bariolé des Talking Heads pour donner naissance à Remain In Light…
Épaulé par le producteur britannique, le quartet new-yorkais embarquait son post-punk-funk joliment rigide et avant-gardiste sur des terres encore plus vierges et folles. Déjà bien installés dans l’ADN de la bande de David Byrne, les rythmes ethniques pénètrent les guitares minimalistes. Les basses XXL s’appuient sur des percussions venues d’on ne sait où. Le groove habité fricote avec la cold wave la plus étrange. Le guitariste Adrian Belew impose des traitements également ovni à son instrument, le trompettiste Jon Hassell vient souffler dans ses binious décalés et Nona Hendryx participent aux chœurs essentiels.
Rarement les Talking Heads n’auront osé autant de grands écarts. Comme rarement leur funk blanc ne retrouvera une telle profusion créatrice par la suite… Désormais disponible en Qualité Studio Masters, ce chef d’œuvre paru à l’automne 1980 n’avais jamais sonné de la sorte.