Le 14 juin, le pianiste de jazz Antoine Hervé et la musique de Mozart se retrouveront à Paris au Théâtre du Châtelet pour un projet unique.

Lundi 14 juin, deux univers apparemment opposés seront réunis à Paris sur la scène du Théâtre du Châtelet : Wolfgang Amadeus Mozart et Antoiné Hervé. Lors de concert, le pianiste, compositeur et chef d'orchestre présentera avec son trio (alias les frères Moutin), pour la première fois dans la capitale, son projet consacré au répertoire mozartien à travers le prisme et la pulsation du jazz, adossé à l'un des meilleurs chœurs du moment, la Maîtrise des Hauts-de-Seine dirigée par Gaël Darchin, et, en invité, le génial cornettiste -scatteur Médéric Collignon.

Antoine Hervé évoque lui-même ce projet bien à part : « Il existe une tradition dans le jazz qui consiste à prendre un thème (un “standard”), puis à improviser sur sa structure. Cette tradition est en réalité inscrite depuis longtemps dans notre culture musicale classique. À l’époque, tout compositeur (qui était également interprète) improvisait en public des “variations” ou des “fantaisies” sur ses propres thèmes, ou bien sur des thèmes d’autres compositeurs suggérés par le public. Les moyens dont nous disposons aujourd’hui pour créer la musique- harmonisation jazz, traitement électronique du son, grooves, scatt, nouveaux instruments tels que la batterie, les percussions, les ordinateurs etc… - sont ceux que l’on utilise naturellement aujourd’hui pour perpétuer cette tradition d’improvisation et de variation.

Mozart, le plus grand « peintre-en-musique » de l’âme humaine, a créé des mélodies somptueuses qui n’ont pas pris une ride. Elles sont devenues en quelque sorte nos “standards” à nous, européens, notre patrimoine culturel, et il m’a semblé intéressant de les redécouvrir dans un contexte «actualisé ». La musique en tant qu’art universel appartient à la communauté humaine qui s’en saisit pour la faire évoluer sans cesse, ce qui prouve qu’elle est bien vivante puisqu’elle se transforme. On peut parler de pure spéculation, mais il y a fort à parier que Wolfgang, génie rebelle et créatif doté d’un esprit libre et ludique aurait probablement aimé jouer avec ces technologies pour inventer de nouvelles « fantaisies » sur ses propres musiques. C’est à ce jeu que nous nous sommes livrés ici à notre niveau, sans prétention, tout en gardant présent à l’esprit que l’essentiel, c’est-à-dire l’émotion, doit demeurer intact. »

Le site d’Antoine Hervé

Le MySpace de Médéric Collignon

Le site du Théâtre du Châtelet