Nikolaï Lugansky, le Russian National Orchestra et Mikhail Pletnev interprèteront Glazounov, Rachmaninov et Chostakovitch le 31 octobre à la Salle Pleyel.

Samedi 31 octobre, Pleyel sera 100% russe ! Des compositeurs aux interprètes ! Ce soir là, le Russian National Orchestra dirigé par Mikhail Pletnev interprètera Alexandre Glazounov (Prélude), Sergueï Rachmaninov (Concerto pour piano n°1) et Dmitri Chostakovitch (Symphonie n°15). Côté piano, le grand Nikolaï Lugansky se chargera des hostilités…

Composée entre juillet et août 1971 et créée l’année suivante, dans la grande salle du Conservatoire de Moscou, par l’Orchestre de la Radio Soviétique, la Symphonie n°15 constitue le dernier volet du corpus symphonique de Chostakovitch. D’une durée de quelque quarante-cinq minutes, elle est formée de quatre mouvements qui comportent de nombreuses citations à des œuvres autres que celles de Chostakovitch : le premier mouvement, alternance d’épisodes graves et d’instants optimistes, sous la forme d’une évocation à l’enfance et aux jeux, est gorgé de références directes au Guillaume Tell de Rossini ; le deuxième mouvement, qui commence par un choral lent et imposant, quoique empli de thèmes à l’écriture dodécaphonique, est parsemé de clins d’œil à Wagner, auquel est empruntée la notion du leitmotiv. Symphonie protéiforme, elle exige une grande virtuosité orchestrale.

Le Russian National Orchestra, phalange moscovite fondée en 1990 au moment de la Perestroïka par Mikhail Pletnev - qui a troqué le piano pour la baguette - n’en manque pas. Il lui apportera en même temps profondeur, puissance sonore et richesse de timbre.

Lugansky prend soin d’éviter toute démonstration intempestive dans des œuvres qui, comme le Concerto pour piano n°1 de Rachmaninov, a tendance à pousser les interprètes dans ce sens. En allant au-delà, le pianiste en souligne la pensée musicale du compositeur, le souffle, plutôt que la virtuosité pure.

Brillant héritier de la grande école russe, Nikolaï Lugansky semble surgi d'un autre âge. Sa noblesse innée et son brio incandescent en font l'archétype du virtuose, le vrai. Celui dont la technique à toute épreuve ne sacrifie jamais l'expression, chez qui la profondeur d'âme l'emporte toujours sur la poudre aux yeux. Lumineux, précis et coloré, s'enflammant sans s'abandonner jamais, son chant se tient en équilibre entre l'intime et le sublime. L'art du clavier bien tempéré.

Né à Moscou le 26 avril 1972, fils de deux scientifiques russes, Lugansky commence l'étude du piano à l'âge de 5 ans. Deux ans plus tard, il rentre à l'Ecole centrale de musique de Moscou, où il étudiera pendant cinq ans avec Tatiana Kestner, puis pendant neuf ans avec Tatiana Nikolaïeva. Il finit alors ses études au Conservatoire Tchaïkovski de Moscou sous la direction de Sergueï Dorenski. En 1988, il remporte la médaille d'argent du 8e Concours international Bach de Leipzig ; puis en 1990, le second prix du Concours Rachmaninov de Moscou. Lors de l'académie d'été du Mozarteum de Salzbourg de 1992, il se voit décerné un prix spécial de « meilleur pianiste ». En 1994, il remporte le second prix du prestigieux Concours international Tchaïkovski de Moscou (cette année-là aucun premier prix n'est accordé).

Lugansky partage ses concerts entre récitals pour piano, musique de chambre (en particulier avec ses compatriotes Boris Berezovsky, Vadim Repin, Mischa Maisky, Alexandre Kniazev et concerti pour piano. Ses compositeurs de chevet sont Rachmaninov (qu'il considère comme son père spirituel) et Chopin. Mais son répertoire comprend également des œuvres de Bach, Mozart, Beethoven, Brahms, Debussy, Liszt, Nikolaïeva (son professeur pendant neuf ans), Prokofiev, Schubert, Schumann, Scriabine et Tchaïkovski.

Le site officiel de Nikolaï Lugansky

Le site officiel de la Salle Pleyel