En résidence sur trois saisons à l'Orchestre de Paris, le violoniste Gil Shaham revient à Paris les 6 et 7 avril 2011 et interprètera le Concerto pour violon de Walton.

Les 6 et 7 avril, le violoniste américain Gil Shaham donne deux concerts à la Salle Pleyel aux côtés de l’Orchestre de Paris sous la baguette du Finlandais Sakari Oramo. Au programme, Finlandia, tableau symphonique, op. 26 de Jean Sibelius, le Concerto pour violon de William Walton et la Symphonie n°5 en si bémol majeur, op. 100 de Serge Prokofiev.

En abordant le Concerto de Walton, Shaham poursuit son passionnant projet autour des concertos pour violon écrits durant les années 30, dans le cadre duquel il avait joué le Concerto pour violon n°2 de Prokofiev en décembre dernier, également à la Salle Pleyel. L’œuvre qu’il a choisie pour ces soirées d'avril demeure peu connue en France et son compositeur lui-même n’a été traité qu’une seule fois par l’Orchestre de Paris en 1974. Espérons un jour que Paavo Järvi révèle des oeuvres aussi essentielles que la Première Symphonie ou le Concerto pour alto.

Walton a composé son Concerto pour violon en 1939 pour le violoniste Jascha Heifetz. Une oeuvre extrêmement virtuose, qui navigue avec une rare maitrise des formes de la sérénité à la révolte, dans la lignée d'Edward Elgar.

Les années 30 représentent une période inquiétante et trouble durant laquelle les compositeurs (Berg, Korngold) ont écrit des concertos pour violon, dans lesquels ils mêlaient tradition et modernité. Si le Concerto de Britten a été composé en réaction à la Guerre d’Espagne, ce n’est pas le cas de celui de Walton, qui fut néanmoins fortement marqué par les événements de cette période de l’entre deux-guerres et dont le troisième mouvement fait référence à la Royal Army. Gil Shaham passionné par cette époque, se consacre à ce répertoire depuis toujours.

Composée en 1899, Finlandia de Sibelius introduira la soirée. Hymne officieux de la Finlande, cette page assez développée est issue d’une œuvre plus longue, la Musique pour la célébration de la presse composée la même année à l’occasion des manifestations pour la défense de la presse dans la patrie du compositeur, réprimée par le régime russe. Sibelius a scindé la partition pour en obtenir deux distinctes, dont cette fameuse Finlandia.

La Symphonie n°5 de Prokofiev, par sa tonalité héroïque exacerbée, célèbre la victoire soviétique. Écrite en 1945 – quatorze ans après la Symphonie n°4 – elle reçut un accueil triomphale de la part du régime et son compositeur fut récompensé par le Prix Staline pour la seconde fois.

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