Les 28 et 29 novembre, le grand pianiste new-yorkais Murray Perahia donnera deux concerts à Paris, Salle Pleyel, avec l’Academy Of St Martin In The Fields.

Le dernier week-end du mois risque de faire vibrer les aficionados du grand Murray Perahia. Samedi 28 et dimanche 29 novembre, à Paris, Salle Pleyel, le pianiste américain dirigera l’Academy Of St Martin In The Fields le temps de deux concerts exceptionnels donnés quelques semaines après la sortie de son album constitué des Partitas n°1, 5 & 6 de Bach.

Samedi, à 20h00, le programme sera composé du Concerto brandebourgeois n°3 de Bach, du Concerto pour piano n°24 de Mozart et de la Symphonie n°92 "Oxford" de Haydn.

Le lendemain dimanche, à 16h00 cette fois, le concert se ra composé de la Symphonie concertante de Jean-Chrétien Bach, du Concerto pour piano n°17 de Mozart, du Concerto pour clavier n°3 de Jean-Sébastien Bach et de la Symphonie n°38 "Prague" de Mozart.

Dans les années 70, Murray Perahia enregistre l’intégrale des Concertos pour piano de Mozart avec l’English Chamber Orchestra, se présentant à la fois comme soliste et chef. Depuis, bien qu’il mène une carrière où le clavier prédomine, il n’a cessé de conduire en Angleterre des ensembles de musique de chambre. Sa collaboration avec l’Academy Of St Martin In The Fields est le témoignage d’une rencontre particulièrement heureuse.

En deux concerts à la Salle Pleyel, il proposera un florilège orchestral où Jean-Sébastien Bach voisine avec son fils Jean-Chrétien, le « Bach de Londres », Joseph Haydn avec son ami fraternel Wolfgang Amadeus Mozart. À l’esprit de joie, de lumière et de danse qui anime le Concerto brandebourgeois n°3 ou le Concerto pour clavier n°3 de Jean-Sébastien, correspondra la liberté toute galante de l’une des Symphonies de Jean-Chrétien. Au caractère Sturm und Drang de la Symphonie n°44 en mi mineur « Funèbre » de papa Haydn, répondra le Concerto pour piano n°17 de Mozart, d’une fantaisie et d’une verve proches de l’opéra.

Interprète inspiré, Murray Perahia aura à cœur de transmettre, avec ses musiciens de l’Academy Of St Martin In The Fields, toute la substantifique moelle de ces pages marquées au sceau du génie.

Bien qu'ayant commencé à jouer du piano dès l'âge de 4 ans, Murray Perahia qui est né à New York le 19 avril 1947, ne commence à l'étudier sérieusement que vers 15 ans. Il entre à 17 ans au Mannes College, où il étudie l'instrument, la direction d'orchestre et la composition avec Mieczysław Horszowski. L'été, il suit l'enseignement du Marlboro College, où il étudie entre autres avec un certain Rudolf Serkin et un certain Pablo Casals…

En 1972, Perahia gagne le concours Leeds, ce qui a pour effet d'asseoir sa réputation de jeune talent. A titre anecdotique, Fanny Waterman a déclaré (Piano Competition: The Story Of The Leeds, par Wendy Thompson) qu'Horszowski avait prévenu peu avant la compétition qu'il en amènerait le vainqueur. Cette annonce de la participation de Perahia aurait provoqué l'abandon d'autres compétiteurs américains.

En 1973, Murray Perahia collabore avec Benjamin Britten et Peter Pears au Festival d'Aldeburgh. Il en devient co-directeur artistique en 1981, et ce jusqu'en 1989. Les premiers enregistrements d'importance que Perahia réalise sont l'intégrale des Concertos pour piano de Mozart, avec le British Chamber Orchestra dirigé au piano.

Dans les années 80, Murray Perahia enregistre également l'intégralité des Concertos pour piano de Beethoven, avec le Royal Concertgebouw Orchestra dirigé par Bernard Haitink. Le New-yorkais est lié d'une proche amitié avec Vladimir Horowitz. Ce dernier aura sur lui une influence majeure. En marge de son activité de pianiste soliste, Perahia collabore régulièrement avec le Quatuor Guarneri et le Quatuor Budapest. Il est également le chef invité principal de l'orchestre de l'Academy Of St Martin In The Fields.

En 1992, la carrière de Murray Perahia est menacée par la découverte d'une malformation osseuse au niveau de son pouce. Il est opéré mais des inflammations se déclenchent et l'éloignent pendant plusieurs années du piano. Au cours de cette période, il se voue à une étude poussée de Bach. Il enregistre à nouveau vers la fin des années 90. Au menu de ce come-back, une série d'œuvres pour piano de Bach, très bien accueillie dans le monde musical. Son interprétation des Variations Goldberg est considérée comme étant l'une des meilleures, tandis que Perahia s'est imposé comme un des grands spécialistes de Bach. Il a, par la suite, enregistré des études de Chopin, ainsi que les dernières sonates pour piano de Schubert.

En mars 2004, la Reine Elizabeth II l'a ordonné Honorary Knight Commander of the British Empire. Début 2006, les problèmes de santé de Perahia sont réapparus, l'éloignant de nouveau de la scène. Plusieurs représentations au Barbican de Londres ont été annulées, ainsi qu'une tournée dans dix villes des États-Unis. En octobre 2006, Perahia a pu reprendre ses tournées. Il donne une série de représentations dans différentes villes d'Allemagne, dont Hambourg où il connaît un véritable succès. Comme à l’accoutumée sa double escale parisienne du 28 et 29 novembre est donc un événement.

Le site officiel de Murray Perahia

Le site officiel de l’Academy Of St Martin In The Fields

Le site officiel de la Salle Pleyel

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