Le quartet du grand pianiste de jazz Ahmad Jamal investira la scène de Pleyel le 13 décembre.

Chaque visite est unique. Chaque apparition est magique. C’est sans doute cliché d’affirmer cela mais la musique d’Ahmad Jamal est d’une modernité grandissante au fil des ans… Et les ans, le pianiste de Pittsburg en aligne pourtant 78… Samedi 13 décembre, l’un des derniers géants du jazz, admiré entre autres par Miles Davis, sera sur la scène parisienne de la salle Pleyel, à la tête d’un quartet prestigieux composé du contrebassiste James Cammack, du percussionniste Manolo Badrena et du batteur James Johnson.

L'histoire du trio "piano basse batterie" dans le grand livre d'or du jazz compte un nombre restreint de prophètes. Jamal est l'un d'entre eux. Depuis la nuit des temps, le maître de Pittsburg tisse avec sa rythmique la sémantique d'un dialogue profond et sincère. La discussion se fait toujours à trois chez Jamal. Même lorsque le pianiste voudrait nous faire croire que ses acolytes ne sont qu'une gentille garde prétorienne, faire valoir savant d'un musicien égoïste. A l'image du fidèle James Cammack qui love les contours de ses lignes de contrebasse dans les moindres recoins des histoires que conte Ahmad Jamal. Même la sonorité du chant de cet immense pianiste est indissociable cette rythmique. Et à l'approche de ses 80 printemps, la fusion est plus que jamais totale. Mais à quatre, comme ce sera le cas pour ce concert parisien du 13 décembre, la discussion demeure tout aussi passionnante.

Né en 1930 à Pittsburgh, Ahmad Jamal est l’héritier d’une tradition pianistique dont les jalons sont avant lui Nat King Cole et Erroll Garner. Miles Davis lui rendra également hommage en reprenant plusieurs de ses thèmes, tels Ahmad’s Blues et New Rhumba.

Mais, outre ses propres compositions, Ahmad le Terrible revisite aussi inlassablement les standards. Dès l’album Chamber Music of the New Jazz qu’il enregistre en 1955 avec son trio, on peut l’entendre réinventer des classiques comme A Foggy Day ou All Of You. Et, plus récemment, il gravait en 2000, sur le disque de son soixante-dixième anniversaire à l’Olympia, des versions inoubliables de Autumn Leaves ou My Foolish Heart

Dans une interview de 1998, Ahmad Jamal disait : « Je ne connais personne qui travaille dans cette musique et qui n’utilise pas les standards. C’est ce qui rend unique la musique classique américaine. Je pense que nous avons interprété ces standards au-delà des rêves les plus fous de leurs compositeurs… »

Jamal et son mythique trio composé du contrebassiste Israel Crosby et du batteur Vernell Fournier en 1959 dans Darn That Dream :

Le site officiel d’Ahmad Jamal

Le site officiel de la salle Pleyel

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