Le 3 mai, la soprano Anna Netrebko chantera des mélodies russes à Gaveau, accompagnée au piano par Elena Bashkirova.

Jeudi 3 mai à 20h, la voix d’Anna Netrebko résonnera à la salle Gaveau le temps d’un récital d’airs russes. La soprano sera accompagnée par la pianiste Elena Bashkirova. Au programme de cette soirée, des airs signés Rimski-Korsakov et Tchaïkovski. Qui dit Netrebko pour le grand public, dit souvent « spectaculaire », « sublime », « extravagant ». La colorature est une habituée des interprétations grandiloquentes (Rosina, Lucia…). Mais il y a deux ans, après un concert à Baden-Baden, elle enregistre une version du Stabat Mater en duo avec Marianna Pizzolato, sous la direction d’Antonio Pappano. Hommage audacieux à Pergolèse, si souvent délaissé des programmations qui montre à travers une sélection plus modeste, un travail des deux partenaires plus sobre, une osmose sans fioriture et d’autant plus touchante. La voix d’Anna Netrebko se teinte d’une rondeur et d’une chaleur nouvelle, d’une humilité et une maturité que d’aucun diront gagnées à la suite de sa maternité… Quoi qu’il en soit, de l’éternelle jeune fille ayant du mal à abandonner le rôle de Juliette (qu’elle joua encore en 2010) à cette nouvelle dimension vocale et scénique, elle se révèle en artiste caméléon, laissant avides de ses prochaines performances.

Il ne s’agit pas là d’abandonner la puissance et la rigueur que celle-ci nécessite. Anna Netrebko a révélé il y a quelques temps à Opera News sa partialité pour les voix amples et généreuses qui ne font aucun compromis au profit d’effets superficiels. C’est dans cette optique que la soprano rend hommage à ce grand pays du froid qui l’a vue naître. Un défi qui aura pour but de livrer au public, non pas la diva des médias, mais la femme proche de ses racines. Celle qui aura dû se battre pour faire accepter sa double nationalité autrichienne à sa mère patrie prouve également qu’une femme peut être fidèle tout en ayant plusieurs amours.

Née le 18 septembre 1971 à Krasnodar en Russie, Anna Netrebko étudie le chant au conservatoire de Saint-Pétersbourg. Pour gagner un peu d'argent, elle travaille comme femme de ménage au Théâtre Mariinsky. Par la suite, elle postule dans l’auguste maison. Le chef d'orchestre Valeri Guerguiev la reconnaît et devient son mentor vocal. En 1994, sur les conseils du maestro, Netrebko débute en Susanna des Noces de Figaro, rôle qu'elle reprend dans les tournées du Kirov en Finlande, en Allemagne et en Israël. Elle interprète par la suite de nombreux personnages avec la Compagnie Amina (La Sonnambula de Bellini), Pamina (Die Zauberflöte de Mozart), Rosina (Il Barbiere di Siviglia de Rossini), Lucia (Lucia di Lammermoor de Donizetti), Louisa (Les Fiançailles au couvent de Prokofiev), Micaëla (Carmen de Bizet), etc.

En 1995, à 24 ans, Anna Netrebko termine ses études au conservatoire de Saint-Pétersbourg et fait sensation pour ses débuts à San Francisco avec l'opéra Rouslan et Ludmila de Glinka. Dès lors, elle est invitée régulièrement à San Francisco. Par la suite, elle est à maintes reprises et avec le même succès sur d'autres scènes des États-Unis. Elle devient l'interprète adulée des rôles féminins de l'opéra russe : tour à tour Natacha (Guerre et paix de Prokofiev), Louisa (Les Fiançailles au couvent de Prokofiev)), Marfa (La Fiancée du tsar de Rimski-Korsakov).

Elle se distingue dans le bel canto avec les rôles de Gilda (Rigoletto de Verdi), Musetta (La Bohème de Puccini), Giulietta (Roméo et Juliette de Gounod), Elvira (I puritani de Bellini). En 1998, elle est de nouveau l'invitée à l'Opéra de San Francisco pour son premier récital sur des mélodies de Moussorgski, Rachmaninov et Rimski-Korsakov.

1999 voit son entrée à l'Opéra de Washington en Gilda (Rigoletto). Elle part pour une tournée à Rotterdam, Amsterdam et Londres. Elle interprète, à cette occasion, le Benvenuto Cellini de Berlioz sous la direction de Gergiev. À partir de 2000, elle est l'artiste la plus réclamée. On la retrouve à San Francisco pour Don Giovanni et La Bohème où elle est successivement Zerlina et Musetta ; au Mai musical de Florence avec la Messe en si mineur de Bach et Judas Maccabeus de Haendel. Elle est présente au Mariinski avec Les Contes d'Hoffmann d’Offenbach et Lucie de Lammermoor. Entre temps, elle se sera produite à Covent Garden ainsi qu'au Mariinski pour être la Natacha de Guerre et Paix sous la baguette de Gergiev.

Entre 2000 et 2001, on la voit à l'Opéra de San Francisco et à l'Opéra de Washington pour une série de représentations sous les compositions d'Ilia (Idoménée), d'Adina (L'Élixir d'amour), de Nannetta (Falstaff), de Marfa (La Fiancée du Tsar) et de Zerlina (Don Giovanni). Un triomphe l'attend à La Scala de Milan et au Teatro Real de Madrid pour son rôle de Natacha dans Guerre et Paix. En 2002, Netrebko fait son entrée au Metropolitan Opera de New York avec la première représentation de Guerre et Paix. Au cours de la même année, elle chante pour la première fois au Festival de Salzbourg la nouvelle production de l'opéra Don Giovanni. Elle joue Donna Anna sous la direction de Nikolaus Harnoncourt. Elle est invitée pour la première fois à l'Opéra de Philadelphie pour la production de I Capuleti e i Montecchi. Elle interprète le rôle de Giulietta. Elle chante aussi dans la Quatrième symphonie de Mahler sous la direction de James Levine au Festival de Verbier.

Pendant la saison 2002-2003, Anna Netrebko chante Servilia dans La Clémence de Titus sous la baguette de Sir Colin Davis à Covent Garden et fait ses débuts au Staatsoper de Vienne dans l'habit de Violetta. Le ténor Villazón lui donne la réplique. Elle tient le rôle titre dans Lucie de Lammermoor à l'Opéra de Los Angeles, celui de Violetta dans La Traviata à l'Opéra de Munich et de Donna Anna à Covent Garden.

Son second album, Sempre libera, est mis en vente l'année suivante (la même année elle fait une apparition dans le film des Studios Disney Un Mariage de princesse dans lequel elle interprète quelques airs de Sempre libera. Sur invitation de l'Opéra de Los Angeles, qui inscrit Roméo et Juliette pour la première fois à son répertoire, Netrebko est une magnifique Juliette soutenue par le ténor Rolando Villazón. Dès l'été, la soprano est en concert avec Ramon Vargas à l'Opéra d'État de Bavière. En 2003, elle se produit, entre autres, au Festival Saito Kinen de Matsumoto au Japon. Elle enregistre pour Deutsche Gramophon Opera Arias, une anthologie d'airs de Bellini, Berlioz, Donizetti, Dvorak, Gounod, Massenet, Mozart et Puccini avec l'Orchestre Philharmonique de Vienne sous la baguette de Gianandrea Noseda.

Pendant la saison 2004-2005, Netrebko est présente pour un concert interprété dans le cadre du BBC Proms au Royal Albert Hall de Londres sous la direction de Noseda. Puis elle entame une série de récitals au Japon avec Malcom Martineau. En avril 2005, elle interprète une brillante Adina de L'Élixir d'amour de Donizetti toujours avec Villazón qui, la même année, est encore à ses côtés pour la mémorable Traviata du Festival de Salzbourg, sous la direction de Carlo Rizzi. Le 30 mai 2007, Anna Netrebko fait son entrée à Carnegie Hall secondée par Dmitri Hvorostovsky et l'Orchestre de St. Luke. Programmée initialement le 2 mars 2006, elle fait repousser la date prétextant qu'elle n'est pas prête. Le 8 septembre de la même année, pour la dernière nuit du Proms, elle reprend sa prestation de Roméo et Juliette donnée au Met. Au mois de décembre 2007, elle offre une représentation lors de la cérémonie de remise du Honors 2007 à Martin Scorsese .En 2008, elle recueille les ovations du public à Covent Garden avec sa Violetta. Jonas Kaufmann et Dmitri Hvorostovsky lui donnent la réplique sous la baguette de Maurizio Benini. Netrebko est pressentie pour interpréter Lucia dans Lucie de Lammermoor en octobre de la même année au Met mais, en raison de sa grossesse, elle décline l'offre. Elle est remplacée par la soprano Diana Damrau. Elle est cependant toujours programmée pour chanter ce même opéra en janvier et février 2009 ainsi que dans la production du Metropolitan Opera Manon de Massenet, la saison suivante.

En avril 2011, Anna Netrebko est ovationnée à Vienne pour son rôle d'Ann Boleyn, dans Anna Bolena de Donizetti. En décembre de la même année, elle est Donna Anna dans Don Giovanni à La Scala de Milan, avec Peter Mattei dans le rôle-titre et Bryn Terfel dans celui de Leporello, sous la direction de Daniel Barenboim et dans une mise en scène de Robert Carsen.

Le site d’Anna Netrebko

Le site de la salle Gaveau

Le site des Grandes Voix