Le 5 novembre, la scène austère mais impériale de la salle Pleyel prendra des odeurs de sable chaud avec un concert événement pour souffler les 50 bougies de la bossa nova ! Ce soir là, Márcio Faraco dévoilera son sens inné de la mélodie, avant de laisser la place à Milton Nascimento, l’une des plus belles voix de la musique brésilienne.
En première partie de soirée, Faraco sera entouré de Mariana de Moraes, Philippe Baden Powell, Marcel Powell et du Trio Esperança. Puis, Nascimento profitera quant à lui des présences de Daniel Jobim, Paulo Jobim, Paulo Braga et Rodrigo Villa.
Lorsque sort, en 1958, Chega de Saudade, c’est un choc, une révélation. Un avant et un après qui installe cette chanson signée Antonio Carlos Jobim, Vinícius de Moraes et interprétée par João Gilberto, sur le piédestal des mythes de la musique du XXe siècle. Même si l’histoire de la bossa nova ne peut s’y réduire, Chega de Saudade contient tous les éléments qui vont caractériser cette nouvelle bossa : ralentissement du tempo, syncope décalée entre la mélodie jouée à la guitare et phrasé volontairement traînant, enfin paroles qui captent l’air du temps et rompent radicalement avec le mélodramatisme de la samba-canção, alors prédominante.
Aux femmes fatales et aux amours contrariées est préférée la légèreté d’un mode de vie de bord de mer qui s’impose à la fin des années cinquante avec le gouvernement de Kubitschek et l’érection de la nouvelle capitale, Brasilia, gloire à une modernité futuriste et heureuse. Entre cette première pierre de la bossa nova en 1958, et The Girl from Ipanema avec João Gilberto, Antonio Carlos Jobim et Stan Getz, sorti en 1964 chez Verve aux États-Unis, et le succès mondial qui s’ensuivit, la bossa nova aura eu le temps de s’affiner et de se diversifier…
Le site officiel de Márcio Faraco
Le site officiel de Milton Nascimento
Le site officiel de la salle Pleyel
João Gilberto et sa fille Bebel, alors toute jeune, dans Chega de Saudade :