Oui, c'est un DAC au superlatif que cet Audio-gd Master 7, ne serait-ce que par ses dimensions et le dimensionnement de son électronique, par exemple huit puces de conversion numérique analogique de type R2R, une technologie délaissée de manière quasi générale au profit de la technologie One Bit, et aussi par l'utilisation quasi exclusive de montages transistorisés et d'autres choses. Au final un appareil aux qualités sonores stratosphériques et notre récompense Qobuzissime.

Plusieurs DAC de la marque chinoise Audio-gd ont déjà été l'objet de banc d'essai de notre part, en l'occurrence les modèles NFB-2, NFB-15, et du DAC-19, tous trois récompensés par un Qobuzissime.

Parmi ces appareils, le DAC-19 a pour particularité de mettre en œuvre un type de puce de conversion numérique analogique appelé R2R (de type PCM1704K) et que l'on ne trouve que sur un très petit nombre d'appareils de par le monde, ce type de puce ayant été supplanté par les modèles à un bit, moins chers à produire mais dont les performances sonores n'atteindraient pas celles des modèles R2R.

Avec le DAC Master 7, dont il va être question dans ce banc d'essai, on est en présence d'un "super DAC-19" si l'on peut dire, un appareil dont l'électronique est véritablement au superlatif, avec en particulier, trois alimentations surdimensionnées et faisant uniquement appel à des composants discrets (transistors en particulier, mais pas de circuits intégrés), une pour la carte numérique et deux autres pour les deux cartes de conversion numérique analogique et de filtrage.

Ces cartes emploient elles aussi quasi exclusivement des composants discrets (un seul circuit intégré sur chaque carte), et chacune est équipée de quatre puces R2R PCM1704K dont nous verrons comment elles sont agencées, car si ce nombre de huit peut paraître impressionnant, il répond à une problématique bien précise et n'a pas été choisi pour "épater la galerie", bien que le mutisme du constructeur sur ce point puisse laisser libre cours à l'étonnement admiratif de tout un chacun.

Présentation

Le DAC Master 7, c'est du lourd, du costaud avec un boîtier entièrement en aluminium anodisé noir de 43 x 43 x 8 cm pour un poids de 15 kg. Pas de fioritures dans la présentation, c'est fonctionnel, avec un véritable interrupteur de mise sous tension, un afficheur sept segments bleu indiquant la source sélectionnée par l'un des deux boutons dédiés à cette fonction et situés dans la partie droite de la façade, laquelle affiche une épaisseur de 13 mm, rien que ça !

Connectique

On trouve à l'arrière du DAC Audio-gd Master 7 pas moins de six entrées numériques, toutes de types différents. Commençons par les ancestrales entrées S/PDIF coaxiale et optique, la première de celle-ci ayant également droit à la version sur prise BNC à baïonnette, qui plus est un modèle encastré de qualité de chez Neutrik. Une prise XLR trois contacts, provenant également de chez Neutrik, permet le raccordement à une source numérique délivrant des signaux numériques symétriques au format professionnel AES/EBU.

On trouve, bien sûr, une entrée USB asynchrone sur un connecteur femelle de type B, et, beaucoup plus rare, une entrée I2S sur connecteur RJ45, celle-ci recevant donc le bus numérique tel qu'il peut être exploité par les puces de conversion numérique analogique, pour peu que l'on ait une source délivrant ce bus I2S.

Les signaux audio analogiques sont disponibles sur des prises Cinch en mode asymétrique (liaison standard), en mode symétrique sur prises XLR ou encore sur prise Mini XLR trois contacts sous forme de courant selon la technologie ACSS (Audio-GD Current Signal System) développée par le constructeur et consistant à traiter les signaux sous forme de courant par un amplificateur réalisé en composants discrets et n'utilisant pas de contre réaction afin d'offrir une qualité sonore supérieure.

Réalisation

S'il est impressionnant extérieurement, le DAC Audio-gd Master 7 l'est peut-être plus encore intérieurement, en tout cas il est certain que l'on n'achète pas un boîtier vide !

Nous avons préféré, une fois n'est pas coutume, opter pour des vues en perspective, celles-ci étant plus dynamiques que les vues aériennes avec lesquelles il était difficile d'obtenir du contraste du fait de la prédominance de noir.

Déjà, rien que les trois transformateurs d'alimentation de type R-Core (ce qui se ferait de mieux selon certaines) donnent une idée de la qualité de la réalisation, puisque leur dimensionnement n'a pas été calculé à l'économie et que chacun d'eux est destiné à alimenter la carte électronique qui se situe dans son prolongement.

Les diverses tensions nécessaires à chaque carte sont entièrement réalisées en composants discrets et un certain nombre de transistors sont montés sur radiateur comme on peut le voir sur la vue ci-dessous. A remarquer également le grand nombre de condensateurs de filtrage, en particulier sur les deux cartes de conversion numérique analogique où se trouvent les circuits ACSS, dont les deux condensateurs de tête lissant les tensions en sortie des ponts de diodes sont des modèles électrochimiques Nover Audio Grade de 3300 μF/63V. On remarque aussi la présence de modèles de 1500 μF/35V du même fabricant.

L'entrée USB provenant du fabricant italien Amanero et customisée par Audio-gd est montée le long de l'une des parois internes du boîtier sur laquelle une plaque de mousse isolante a été collée.

Le filtre numérique fait appel à un circuit Altera Cyclone II, un réseau de portes logiques programmables (FPGA en anglais pour field-programmable gate arrays), qui est utilisé par Audio-gd comme processeur numérique de signal afin de réaliser divers filtrages numériques des signaux numériques ainsi que des sur échantillonnages double, quadruple et octuple de ceux-ci, et générant aussi du dithering afin de répartir aléatoirement le bruit de quantification. C'est un oscillateur contrôlé en température (ou TCXO, le petit boîtier en métal sur sa droite), donc d'une très grande stabilité, qui lui fournit son horloge.

On peut voir à côté de ce FPGA une barrette servant à sa configuration en mode "hardware" par mise en place ou non de cavaliers, et selon le tableau visible ci-dessous.

On trouve également trois récepteurs S/PDIF Wolfson WM8805 (24 bits à 192 kHz), chacun de ceux-ci étant destiné à une et unique entrée S/PDIF (coaxiale, optique et AES/EBU, cette dernière étant chargée par un transformateur), les signaux S/PDIF sur la prise BNC étant quant à eux pris en charge par un récepteur Burr-Brown DIR9001 (DIR : Digital Audio Interface Receiver), mais seulement jusqu'à 24 bits à 96 kHz.

Audio-gd utilise sur chaque canal du DAC Master 7 quatre convertisseurs numérique analogique PCM1704K fabriqués par Burr-Brown. Le PCM1704K est compatible avec les signaux audio numérique 24 bits à 192 kHz, ne comporte qu'un canal et peut inverser la phase des signaux. La conversion est de type R2R, celle-ci consistant à utiliser directement les bits des signaux numériques pour reconstruire les signaux analogiques en agissant sur un réseau constitué uniquement de résistances ayant une valeur donnée (R) et son double (2R) et sans passer par une phase de sur échantillonnage.

Bien que le constructeur ne communique pas sur ce point, on remarque, d'après l'implantation symétrique des composants et la sérigraphie qui indique d'un côté XLR+, CAST+, et de l'autre XLR-, CAST-, que les quatre PCM1704K de chaque canal sont utilisés par groupe de deux. L'un de ces groupes de deux PCM1704K délivre un signal en phase (ou signal positif, moitié haute de la photo) et l'autre fournit un signal en opposition de phase (ou signal négatif, moitié basse de la photo), ceci afin d'obtenir des signaux symétriques directement à partir des puces de conversion.

D'autre part, les signaux en sortie de chaque groupe de deux puces sont additionnés afin de réduire le bruit résiduel total qui est inférieur à celui de chacune des puces (le bruit total se trouve divisé par la racine carrée du nombre de puces, soit √2, ce qui correspond à une réduction de 3 dB).

Les signaux analogiques sortant sous forme de courant des PCM1704K sont ensuite transformés en tension sur chaque phase et filtrés par un circuit faisant appel à la technologie ACSS (Audio-gd Current Signal System) du constructeur n'utilisant que des composants discrets et ne faisant pas usage de contre réaction pour préserver la musicalité. Aucun condensateur ne se trouve sur le trajet du signal pour éviter toute coloration et préserver sa pureté, tandis que des buffers à transistors à effet de champ placés avant les prises Cinch et XLR symétriques abaissent l'impédance de sortie.

Ecoute

Oh là là, quel son, même avec notre petit et bien neutre amplificateur Sony UDA-1 pilotant nos enceintes Traingle Antal Anniversarry, le DAC Audio-gd Master 7 recevant les données numériques en USB depuis notre PC où tourne Foobar2000 en mode KS. Précisons aussi que nous avons placé un cavalier sur Bypass, comme sur la photo "jumpers setting" visible sur le site Audio-gd, ceci afin de contourner le filtre numérique et exploiter les signaux audio numérique tels qu'ils proviennent de la source.

Ainsi, pas une note ne manque à la restitution des extraits de l'album Vespri per l'Assunzione di Maria Vergine de Vivaldi par Rinaldo Alessandrini dirigeant le Concerto Italiano, et ceux-ci sont reproduits dans toute leur beauté en laissant s'exprimer les couleurs, la vivacité et la dynamique des instruments comme des voix avec la plus grande des libertés. On s'y croirait et la seule envie qu'on ait, c'est de pousser le volume pour en profiter un maximum, ça nous fait toujours ça avec les restitutions qui nous prennent aux tripes !

A l'écoute de la trépidante Danse des Acrobates extraite de Snegurochka de Tchaikovsky on est véritablement emporté dans un maelstrom musical où, des plus petites inflexions de l'orchestre au plus puissantes, on se régale à capter le moindre tintement du triangle, ou alors on sursaute aux riches éclats des cymbales qui virevoltent dans l'air, bref c'est extrêmement vivant, réaliste, et là encore, plus on monte le volume, plus on ressent de plaisir musical !

C'est depuis un iPad que nous avons streamé en Hi-Res 24 bits à 96 kHz le titre Isn't It A Pity de l'album All Things Must Pass de George Harrison et c'est encore une grande claque que nous nous sommes pris.

C'est bien simple, jamais nous n'avions ressenti une telle présence de l'artiste, à croire qu'il était ressuscité (ce qui ne lui aurait sans doute pas déplu !) ou que nous assistions en direct à la captation de cette chanson dont l'intense spiritualité atteint des sommets au travers des circuits du Master 7 d'Audio-gd, procurant une émotion du domaine de l'exceptionnel.

A l'écoute de Intro de l'album Des ombres et des lumières (Deluxe), l'ambiance et les cris de mouettes sont d'un réalisme saisissant, et on retrouve au fil des divers titres de cet album les qualités de naturel du DAC Audio-gd Master 7 et la grande classe de sa restitution sonore entièrement mise au service de la musique.

En conclusion, une fois de plus, Audio-gd grimpe sur le podium Qobuzissime avec ce DAC Master 7, un appareil à la réalisation et aux performances sonores exceptionnelles, un must absolu comme on dit. Et nous irons même jusqu'à dire, bien que nous n'aimions généralement pas trop opiner sur ce point, que même son prix nous semble exceptionnel.

Caractéristiques

Utilisation, aide en ligne

Site Audio-gd

Contact (Contact Audiophonics, importateur)

Driver : téléchargement en pièce jointe setup_2.exe.zip

Capacités de lecture

Nos remerciements à Audiophonics pour le prêt du Master 7.

Amplificateur et enceintes utilisés : Sony UDA-1 et Triangle Antal Anniversary.

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