KEF a dévoilé la LS50 il y a maintenant dix ans. C’était une enceinte hors gamme, une référence à elle toute seule. Ou comment démontrer tous les avantages du haut-parleur concentrique Uni-Q à travers une enceinte unique, qui mettrait en valeur ce haut-parleur et rien d’autre. Rappelons que l’idée du Uni-Q est de placer le tweeter au centre du woofer, comme tout haut-parleur coaxial. Mais il se trouve ici au fond du woofer, à la place du cache noyau, pour une mise en phase idéale. Cela n’a pas empêché KEF de poursuivre le développement de son haut-parleur phare puisque les LS50 Wireless II accueillent la 12e génération Uni-Q.
La première LS50 était une enceinte bibliothèque passive. Elle a évolué récemment dans une nouvelle itération appelée L50 Meta, déjà passée entre nos mains. La Wireless II reprend la même conception en ajoutant la connectivité, pour en faire des enceintes autonomes prêtes à l’emploi. Les coloris proposés pour la version Meta sont différents de la Wireless II. Cette dernière est plus sobre avec une palette allant du blanc au noir en passant par le gris anthracite et l’édition spéciale rouge Crimson.
Caractéristiques
● Prix : 2 790 € la paire
● Type : enceinte bibliothèque 2 voies Uni-Q bass-reflex
● Haut-parleurs : 1x woofer/tweeter concentrique 12,5 cm
● Bande passante : 45 – 28 000 Hz (+/-3dB)
● Puissance embarquée : 2x380 watts
● DAC : 384kHz/24-bit, DSD128, MQA
● Connectivité : Bluetooth 4.2, wi-fi (N), Ethernet, 1x HDMI eARC, 1x entrée numérique optique, 1x entrée numérique coaxiale, 1x entrée analogique minijack, 1x sortie subwoofer, AirPlay 2, Chromecast, UPnP/DLNA, Roon Ready
● Autres : télécommande infrarouge, cordon RJ45 inter-enceintes, coloris blanc, rouge, gris, noir
● Poids : 20,1 kg la paire
● Dimensions (H x L x P) : 305 x 200 x 311 mm
Présentation générale des LS50 Wireless II
Fondamentalement, le design des KEF LS50 n’a pas vraiment changé. Nous retrouvons cette présentation monolithique caractéristique avec une face avant bombée. Le haut-parleur concentrique arbore une couleur qui tranche avec celle du coffret et elle est dépourvue de grille de protection. KEF a réussi à créer une enceinte iconique que l’on reconnaît immédiatement. Il était donc logique de ne pas toucher à son image. Le dessin particulier de la face avant a un effet sur le son en minimisant les diffractions par rapport à une enceinte classique à la façade plane.
Bien que ce soit moins important, l’arrière de l’enceinte a évolué par rapport à la version précédente de la LS50 Wireless. Le radiateur, fait d’une large pièce en métal, est plus épais, pour mieux dissiper la chaleur puisque la puissance globale augmente de 150 watts par enceinte. La forme de l’évent est également différente. Plus rectangulaire qu’ovale, l’embouchure externe rigide est associée à une partie souple en mousse à l’intérieur, comme sur la LS50 Meta. Le but est de supprimer les éventuels bruits d’écoulement d’air.
Revenons au haut-parleur Uni-Q, la signature de la marque KEF. Dans sa 12e génération, ce double transducteur fait appel à la technologie MAT. Une sorte de pièce en forme de labyrinthe va ralentir et absorber l’onde arrière jusqu’à 99 %. Le tout ayant pour but de délivrer un message sonore clair, avec un minimum de coloration et une distorsion harmonique en net recul. La réponse en fréquence de l’enceinte est également gagnante dans le grave comme dans l’extrême aigu.
L’amplification a été revue. KEF adresse la puissance de la façon suivante aux deux haut-parleurs : 100 watts en classe A/B pour le tweeter et 280 watts en classe D pour la partie woofer. Chaque enceinte possède ses deux canaux d’amplification et son alimentation propre. Elles doivent donc être reliées chacune à une prise de courant. En revanche, le cordon réseau RJ45 n’est plus obligatoire entre les deux enceintes. Il existe toutefois une différence de qualité audio : l’échantillonnage maximal monte à 192 kHz en filaire, il s’arrête à 96 kHz en sans-fil.
La connectique physique passe un cap avec la présence d’une prise HDMI eARC. Cela permet d’utiliser les LS50 Wireless II pour sonoriser TV, films et jeux vidéo. L’entrée auxiliaire sur RCA a été remplacée par un minijack 3,5 mm. Les deux entrées numériques, optique et coaxiale, sont toujours de la partie, tout comme la sortie mono pour un caisson de basse. Les KEF se connectent au réseau soit en wi-fi, soit en Ethernet filaire. Et il y a également le Bluetooth.
Mise en œuvre des LS50 Wireless II
L’application KEF Connect est obligatoire pour lier les enceintes au réseau et à Internet. Une fois lancée, il vous est demandé de créer un compte. Ensuite, l’appli voit toute seule les enceintes qui sont en attente de connexion. Avec un iPhone, la procédure passe par AirPlay. En quelques secondes, les enceintes sont accessibles. Si vous ne les avez pas reliées physiquement, l’enceinte maître s’associe toute seule à l’enceinte esclave.
L’application est sobre. Elle se décompose en cinq onglets : la page d’accueil, la télécommande virtuelle pour sélectionner une source, la lecture en cours, les paramètres audio et les réglages généraux. Qobuz est intégré nativement avec une navigation classique par arborescence. Les quatre accès disponibles au premier niveau sont : Découvrir, Playlists, Favoris et Achats. Naviguer dans votre musique sera donc très simple, bien qu’il y ait un petit délai à chaque fois que l’on descend d’un niveau. Sur l’écran de lecture en cours, l’appli KEF n’indique pas la qualité audio mais on la retrouve en appuyant sur les trois petits points juste en dessous de la jaquette. Il est possible à tout moment d’ajouter un titre à l’une de ses playlists Qobuz existantes ou d’en créer une nouvelle. En revanche, il n’est pas possible de naviguer dans les autres titres d’un album ou dans les autres créations d’un artiste depuis l’écran de lecture.
L’espace de paramétrage permet d’aller assez loin dans la personnalisation du fonctionnement des LS50 Wireless II. Vous pouvez choisir au bout de combien de minutes elles se mettent en veille, d’inverser leur positionnement gauche/droite, de choisir une source qui sera active par défaut à l’allumage. Plus rare, l’application propose de modifier la sensibilité du réglage de volume : au lieu de monter d’un cran, vous pouvez décider qu’à chaque appui sur le bouton de volume, celui-ci augmente de cinq crans. Vous pouvez bien sûr mettre à jour manuellement les enceintes depuis ce même menu.
Le menu appelé Paramètres EQ renferme un certain nombre de réglages, qui sont mémorisables sous des noms distincts pour les modifier selon le type de source par exemple. Il est possible de jouer sur le positionnement des enceintes, l’aigu, la phase, les basses et la balance. C’est ici également que se configure l’association avec un caisson de basses : nombre de caissons en mono/stéréo, filtrage, gain et phase.
KEF fourni une petite télécommande dont les fonctions sont réduites au minimum : allumage, sourdine, lecture, précédent/suivant, choix de la source et volume sonore. Le plus souvent, vous utiliserez l’application mobile, ou les touches sensitives sur le dessus de l’enceinte maître. Cette zone indique également en toutes lettres la source en cours d’écoute et l’état de la connexion réseau via un pictogramme. Si vous avez relié les enceintes en HDMI, alors c’est la télécommande du téléviseur qui pilote le volume des enceintes sur l’entrée TV.
A l’écoute
Avec Qobuz intégré, nous avons pu accéder le plus simplement du monde à nos playlists de test. Alternativement, vous pouvez utiliser l’application Qobuz et transmettre le son en AirPlay ou en Chromecast, ce que ne permettait pas la version précédente de ces enceintes.
Le mariage de la guitare d’Eric Bibb avec la contrebasse de Ron Carter est une excellente entrée en matière sur le premier titre du dernier album Dear America du bluesman. L’enregistrement intimiste de ce titre joue sur la finesse avec des sonorités qui se mélangent pour créer une harmonie fusionnelle occupant tout l’espace, bien au-delà du cadre défini par l’emplacement des deux enceintes. A ce propos, il est important de jouer aussi sur leur orientation afin de stabiliser la scène et ses protagonistes. Les KEF produisent un joli travail qui nous transporte au plus près des deux musiciens. C’est à la fois suave et précis, sans aucune once d’agressivité.
L’électro de Park Hye Jin sur l’album Before I Die passe extrêmement bien avec les LS50 Wireless II. Évidemment, les plus basses fréquences pourraient nous prendre un peu plus aux tripes. Bien qu’il soit légèrement effacé, format et diamètre des haut-parleurs obligent, le grave est présent avec une tension et une dynamique plutôt réalistes. Il suffit de monter un peu le volume pour bien en profiter et s’étonner encore des résultats obtenus dans ce domaine avec de si petits woofers. Les nappes viennent entourer la chanteuse en ouvrant la scène et en lui offrant une profondeur importante. Il y a de la matière sur toute la largeur de la scène.
A l’écoute de l’album All Is Well de Lisa Simone, nous notons à nouveau la cohérence globale proposée par ces LS50. Il y a une fusion de tous les éléments, ce qui renforce l’effet de présence, où la musique est plus importante que l’ultra-définition. Sur les grandes masses orchestrales comme la Symphonie No. 2 de Brahms dirigée par Herbert Blomstedt, la latéralisation est moins prononcée qu’avec d’autres systèmes. La musique occupe tout l’espace face à nous avec plus de liaison entre les pupitres, moins d’espace vide. Ce qui correspond finalement plus à la réalité qu’une restitution trop piquée. C’est en tout cas la proposition de KEF avec les LS50 Wireless II, qui devrait satisfaire un public très large.
Les + :
Musicalité
Tenue dans le grave
Style & coloris contemporains
Qobuz Hi-Res natif
Tous protocoles audio réseau intégrés
Entrée HDMI eARC
Les - :
Il manque une LED en façade pour confirmer les ordres reçus
Conclusion
Le prix auquel sont proposées les KEF LS50 Wireless II représente une somme conséquente. Car ce sont a priori seulement de petites enceintes de bibliothèque avec des haut-parleurs de taille modeste. Ce serait trop vite oublier l’extrême polyvalence des LS50 Wireless II. Elles représentent en réalité une chaîne complète avec pas moins de 760 watts embarqués. Connectées, avec une application mobile intégrant Qobuz et de multiples autres sources de lecture audio numérique et filaire, elles peuvent se synchroniser littéralement avec tout grâce à leur compatibilité AirPlay 2, Chromecast, UPnP et Roon. Ce qui leur permet également de rejoindre un système multipièce. L’ajout de la prise HDMI eARC offre une association idéale avec un téléviseur, pour se passer de barre de son. Après ce déluge de fonctionnalités, n’oublions pas ses compétences acoustiques. KEF maîtrise là aussi son sujet avec un haut-parleur concentrique parfaitement en phase avec la musique. La tenue dans le grave est excellente, les voix sont précises et stables. Enfin, la matérialisation de la scène sonore en trois dimensions permet aux LS50 Wireless II de jouer tous les styles de façon réaliste. Ce sont en quelque sorte des enceintes idéales qui ont absolument tout pour elles. De fait, le tarif devient totalement justifié.
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