Test Burmester Music Center 151 : Découvrez le serveur musical de la marque Brumester à l'aide de notre banc d'essai Qobuz écrit par nos spécialistes de l'audio. Les Music Center, ou serveurs musicaux, sont des éléments Hi-Fi assez rares (est-ce pour cela qu'ils sont souvent chers ?) et c'est l'un d'eux que nous allons vous présenter, le MC 151 de la marque allemande Burmester qui vient d'intégrer Qobuz en Hi-Res à ses réalisations disposant d'une partie réseau.

Burmester, c'est le haut du panier de la Hi-Fi High-End allemande. Le fondateur de la marque, Dieter Burmester, musicien depuis l'adolescence et fréquemment confronté aux défectuosités des amplificateurs à tubes de ses instruments, décida de se tourner vers une formation de technicien radio TV. Au fil des ans et de l'expérience également acquise dans d'autres domaines de l'électronique, il fonda en 1978 Burmester Audiosysteme GmbH.

A ce jour, la marque propose de nombreuses réalisations dans le domaine de la Hi-Fi domestique, déclinées en différentes gammes (Classic Line, Reference Line, Top Line), le 151 Musiccenter, un serveur musical intégrant un lecteur de CD avec rippage sur un disque dur intégré, un lecteur réseau avec Qobuz en Hi-Res ainsi qu'une partie pré amplification, et qui va être objet de ce banc d'essai, faisant partie de la Classic Line. Burmester propose une application de contrôle, uniquement pour iOS, BurmesterMC .

On notera que Burmester joue aussi le très haut de gamme dans le domaine de l'équipement audio automobile puisque ses clients ont pour noms Bugatti, Porsche, Mercedes-Benz, Mercedes-Maybach, et Mercedes-AMG.

Tout cela n'empêche pas la marque d'afficher une certaine philanthropie et un engagement social en participant au financement d'écoles au Guatemala.

Nous terminerons cette introduction en signalant que les tarifs pratiqués par Burmester dépassent quelque peu, et même beaucoup, ceux des appareils habituellement rencontrés dans nos bancs d'essai. Il ne nous appartient pas de les juger, ils sont fixés par ce fabricant qui est aussi notre partenaire, mais notre analyse technique permettra à chacun d'apprécier la qualité de réalisation du MC 151 dont nous regrettons cependant une certaine pratique que nous considérons comme "cachottière".

Présentation

La photographie ne permet pas de bien s'en rendre compte, mais la façade du Music Center 151 de Burmester est réalisée en acier inoxydable et brille comme un miroir. Comme on disait par chez nous pendant un temps, c'est très bling bling. Le boîtier, quant à lui, est en épaisses tôles d'aluminium brossé anodisé naturel et l'ensemble ne manque pas de sérieux même s'il en jette !

Dans la partie droite de la façade, un interrupteur à deux positions permanentes et une fugitive permet de choisir de laisser l'appareil hors tension (Off), en mode Standby (LED orange), avec réveil par la télécommande ou par une impulsion sur la position fugitive On (LED rouge), une seconde impulsion replaçant l'appareil en mode Standby.

Viennent ensuite un port USB A pour un support de stockage externe et les commandes du lecteur de CD dont la glissière se trouve dans le bas de la façade, la fenêtre du récepteur de télécommande et le discret afficheur à matrice de points de couleur ambre qui affichera, entre autres, la source sélectionnée par l'une des quatre touches qui se trouvent sur sa gauche.

Tout à gauche de la façade, une série de LED indiquent les opérations en cours comme le transfert d'un CD sur le disque dur interne ou encore l'accès à un support de stockage USB et si une connexion avec un réseau est établie.

La connectique numérique à l'arrière du Music Center 151 Burmester ne laisse planer aucun doute quant à son appartenance à une carte mère d'ordinateur intégrée à l'appareil. On trouve ainsi un bloc avec le connecteur Ethernet RJ45 associé à deux entrées USB A complétées par un autre bloc de deux. Deux prises pour antennes WiFi sont également présentes, et, un peu plus loin, deux sorties numériques S/PDIF, une optique et une coaxiale.

Juste à côté de celles-ci se trouvent les sorties audio analogiques stéréo, en mode asymétrique sur prises Cinch et en mode symétrique sur prises XLR avec repérage du brochage et possibilité de changer l'affectation des broches via le paramétrage. Les deux connecteurs coaxiaux marqués DC IN et DC OUT servent comme trigger, tandis qu'un connecteur D-sub 9 situé au-dessus et marqué Burlink sert pour télécommander l'appareil.

Réalisation

Alors là, c'est une réalisation clean de chez clean ! Tout l'espace intérieur est occupé, certes, mais avec une rigueur et une propreté qui forcent l'admiration. Trois disques durs sont utilisés, deux de type traditionnel, un pour stocker la musique et un second qui contient le backup du système, lequel est pour sa part installé sur un disque de type statique (SSD).

La carte mère qui les gère, et probablement bien d'autres choses, est un modèle Jetwaycomputer NC96-525-FM. Le refroidisseur qui coiffe son processeur est couplé thermiquement avec l'un des flancs en aluminium du boîtier afin d'évacuer les calories sans utiliser de ventilateur afin de préserver le silence de fonctionnement. On remarque cependant la présence d'un petit ventilateur sur la paroi séparant cette carte mère du reste de l'électronique forçant une circulation d'air au cas où la radiation de chaleur du boîtier ne permettrait pas d'assurer un refroidissement suffisant du processeur (période de forte chaleur par exemple).

La vue ci-dessous permet de découvrir la partie alimentation qui utilise un module à découpage protégé par un capot perforé en aluminium et dont les différentes tensions sont exploitées et transformées sur la carte principales.

Nous avions été étonnés lors de nos prises de vue que les marquages de la plupart des circuits intégrés ne soient pas distinguables, fautes d'être lisibles, seules quelque grosses puces laissant apparaître leurs références comme celles utilisées dans les traitement des signaux en provenance du réseau et des disques durs, interne comme externes (Circuit logique complexe programmable LC4128B ou encore un microcontrôleur Atmel AT91SAM7).

En y regardant de plus près avec loupe et éclairage, nous nous sommes aperçus que tous les marquages des circuits intégrés de la partie conversion numérique analogique et pré amplification avaient été soigneusement et efficacement effacés. Ô rage ! Ô désespoir de Qobuz ! Ô suspicion irraisonnée du fabricant ! Serait-ce donc des composants stratégiques ou des prototypes hyper performants fabriqués à l'unité que Burmester a dérobés aux regards ? Nous pensons qu'il ne s'agit ni de l'un ni de l'autre et on fera donc sans les marquages.

De toute façon il y a fort à parier que les bestioles à huit broches, qui sont en nombre, ne peuvent être que des amplificateurs opérationnels, et nous à Qobuz, on a toujours trouvé que les parties conversion numérique analogique fonctionnaient au mieux (à notre goût) quand elles n'utilisaient pas ou peu ce type de composant. Donc, à la limite, peu importent leurs références et même que ce soit des modèles hyper performants, un amplificateur opérationnel ça demande quasiment toujours de la contre-réaction et nous, comme la musique d'ailleurs, on n'aime pas trop la contre-réaction.

Difficile sans marquages de s'y retrouver, mais nous avons fini par remarquer que la puce accompagnée de deux oscillateurs, l'un à 22,579 MHz et l'autre à 24,576 MHz était raccordée par une nappe à la carte mère dans la zone où se trouvent les ports USB. Il s'agit donc très vraisemblablement d'un processeur USB. Différents conducteurs partent de celui-ci pour se dédoubler et se raccorder à deux circuits intégrés identiques étant sans nul doute les convertisseurs numérique analogique utilisés à raison d'un par canal. L'électronique qui les suit correspond à la conversion courant tension de leurs sorties visiblement différentielles et au filtrage.

Les quatre amplificateurs opérationnels que l'on voit aux côtés des condensateurs rouge Wima servent très probablement de buffer avant les deux circuits qui sont très certainement les réglages de volume électroniques situés avant le premier groupe de deux relais, chacun d'eux étant suivi de deux amplificateurs opérationnels destinés à symétriser les signaux, les parties positives et négatives étant destinées aux sortie XLR (avec possibilité d'inversion des polarités par relais) et la partie positive servant aux sorties asymétriques.

Ci-dessous on découvre l'alimentation symétrique des amplificateurs opérationnels et autres circuits concernés ainsi que deux transformateurs d'impédance et d'isolement S/PDIF et un bloc qui semble être un convertisseur symétrique à découpage capoté injecté de résine, dont les marquages ont aussi été effacés, là on frise la paranoïa. On découvre aussi le ventilateur situé entre la carte mère et la carte analogique.

Ecoute

Nous publierons prochainement un tutoriel concernant l'utilisation de la partie Qobuz de l'application BurmesterMC.

Pour en venir au son, certes, la qualité de la réalisation de ce Music Center MC151 de Burmester nous a fait excellente impression, mais la profusion de composants, soigneusement non identifiables, dans la partie conversion et analogique, pour aussi impressionnante qu'elle soit, ne nous a pas semblé pour autant procurer une qualité de restitution à laquelle nous attribuerions le même qualificatif d'excellence.

A vrai dire, nous avons tendance à être d'autant plus exigeants et sévères dès qu'il y a inflation de moyens mis en œuvre et que le produit est haut de gamme. Et pour tout dire, dès que nous avons écouté, ou plus exactement entendu le MC 151, et ce avant même de l'ouvrir, nous nous doutions que nous allions trouver une palanquée d'amplificateurs opérationnels dans la partie analogique, en général ça ne trompe pas nos oreilles.

Nous avons déjà rencontré semblable impression auditive avec une réalisation, allemande elle aussi, à savoir une restitution d'une grande propreté, hyper analytique mais qui semble avoir dilué l'âme de la musique au détour des multiples transistors rencontrés parmi tous les amplificateurs opérationnels, et ça en fait des transistors !

Les amoureux des décibels coupés en quatre y trouveront certainement leur bonheur, et pour la Hi-Res c'est impeccable, on suit sans la moindre peine tous les détails de l'Allegro de la Symphonie N°7 de Dvorak, en version Hi-Res 24 bits à 192 kHz, interprétée par l'Orchestre du Festival de Budapest sous la direction d'Ivan Fischer, ceux-ci étant parfaitement détourés et localisables avec précision.

Par ailleurs, et à décharge du MC 151, sans doute une association moins analytique que notre système "de référence", certes pas du haut de gamme mais suffisamment qualitatif et que l'on connaît bien, amplificateur Sony UDA-1 et enceintes Triangle Antal Anniversary, pourrait-elle être bénéfique à la restitution sonore d'un point de vue global.

En conclusion, nous sommes pleinement conscients de ne pas avoir été très tendres avec ce serveur musical Burmester MC 151. Produit élitiste, rares seront ceux qui pourront se l'offrir et encore faudra-t-il, selon nous, qu'ils puissent s'assurer qu'il s'associera bien à leur système ou qu'ils aient envie de l'utiliser à des fins de découpage de décibels en quatre.

Spécifications techniques (en anglais)

Manuel d'utilisation (en anglais)

Owner’s Manual for using the iPad®-App

Site constructeur

Fonctions de la télécommande

Capacités de lecture

*NOTE IMPORTANTE*

Les capacités de lecture en réseau sont les capacités intrinsèques de la partie réseau de l'appareil (et de la prise USB A si présente).

Concernant Qobuz, il est précisé dès le début de l'article (dans l'accroche si possible) si le streaming est en qualité CD ou en qualité Hi-Res, ce choix étant celui du constructeur.

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