Une fois n'est pas coutume, mais Qobuz va parler de câbles et connectique, et ce pour débuter ce banc d'essai. En effet, le constructeur allemand Oelbach est principalement connu, et de longue date, pour ses réalisations dans le domaine des câbles ou de diverses connectiques pour l'audio, pour la vidéo ou encore pour l'informatique.
Nous ne cacherons pas que nous avons été un peu surpris lorsque nous avons découvert que ce constructeur avait désormais un DAC à son catalogue (à quoi la dématérialisation de la musique peut-elle conduire un fabricant de câbles !), le XXL DAC Ultra (rien que ça).
On peut également découvrir sur le site du constructeur quelques autres petits éléments Hi-Fi, comme un pré ampli phono appelé XXL Phono Preamp Ultra ou encore le récepteur compact Bluetooth aptX BTX 1000.
Le XXL DAC Ultra, initialement baptisé Headphone/DAC (pas assez commercial ?) est un appareil bien en phase avec le marché et même plus puisqu'il dispose d'une entrée USB B pour ordinateur acceptant les signaux échantillonnés jusqu'à 32 bits à 384 kHz, de deux entrées S/PDIF, et d'un amplificateur pouvant alimenter deux casques au travers des deux sorties Jack 6,35 mm dont il dispose, une source analogique pouvant également être raccordée pour être écoutée au casque.
Présentation
Disponible en finition entièrement noire ou entièrement argent, le XXL DAC Ultra d'Oelbach bénéficie d'une présentation sérieuse et la prise en main et le poids ne laissent aucun doute quant au sérieux de la fabrication, avec une façade en aluminium massif et un capot en tôle d'acier de 1,5 mm d'épaisseur, ce qui est très plutôt très correct pour un boîtier de dimensions si faibles.
La façade accueille un véritable interrupteur de mise en marche, deux prises casque au standard Jack 6,35 mm, un sélecteur mécanique d'entrée et le potentiomètre de volume qui n'agit que sur les sorties casque.
Connectique
Pas de quoi se perdre dans la connectique du XXL DAC Ultra puisque celle-ci ne comporte que la prise pour le bloc d'alimentation secteur délivrant une tension de +12V et que les puristes pourront donc remplacer par une batterie, une entrée USB B asynchrone, deux entrées S/PDIF (coaxiale et optique), une entrée stéréo analogique dont les signaux sont uniquement envoyés vers l'amplificateur pour casque (pas de fonction préamplificateur), et les sorties audio analogiques stéréo à niveau fixe dont les signaux ne proviennent donc que de la conversion numérique analogique.
On notera, suite à nos observations techniques et bien que nous n'ayons trouvé aucune précision de la part du constructeur sur ce point, que les signaux numériques des entrées S/PDIF sont traités en interne par le convertisseur de taux d'échantillonnage intégré au circuit d'interface S/PDIF pour être transformés en signaux sur 24 bits, mais à priori sans changement de fréquence d'échantillonnage.
Fabrication
Réalisation sérieuse, très germanique pour le XXL DAC Ultra dont toute la surface interne est occupée par une carte recevant simplement une petite carte fille accueillant le sélecteur de source et la connectique, à l'exception des prises Cinch dédiés à l'audio et à l'entrée S/PDIF coaxiale qui sont des modèles montés sur la face arrière et reliés au circuit principal par des fils avec connecteurs.
Alimentation
La tension en provenance du bloc secteur est chutée en +3,3V par un régulateur Harris LM1117C3.3 (repère U10) pour alimenter les circuits numériques et de conversion.
Cette tension va être utilisée telle quelle dans la partie analogique et également être appliquée au travers d'un transistor D44H11 monté sur radiateur à un convertisseur de tension à découpage MC3063 du fabricant ON Semiconductor qui fournit une tension de -12V.
Ces deux tensions serviront à l'alimentation symétrique de l'amplificateur opérationnel du filtre après conversion ainsi qu'à celle de l'amplificateur pour casque.
Entrées numériques DAC
Les signaux USB sont pris en charge par une puce VIA VT1731 asynchrone et ce jusqu'à un échantillonnage sur 32 bits à 384 kHz.
Quant aux entrées S/PDIF coaxiale et optique, elles sont commutées et traitées par un circuit Cirrus CS8422 qui est utilisé en mode hardware (ce mode est utilisé du fait de l'absence de micro contrôleur dans le XXL DAC Ultra, ceci ne s'imposant pas vu, entre autres, l'absence d'affichage) et procède à une conversion de taux d'échantillonnage des signaux numériques arrivant sur ces entrées, mais pas de ceux en provenance de la liaison USB.
En effet, en mode hardware le CS8422 ne dispose que de deux entrées S/PDIF, et de toute manière il ne serait pas en mesure de traiter les signaux numériques à 353 et 384 kHz que peut gérer l'interface USB.
La sélection d'entrée du XXL DAC Ultra, du fait de l'absence de micro contrôleur, est assurée par un rotacteur mécanique qui commande deux circuits 74VHC125 (visibles sur la vue illustrant le paragraphe sur l'ampli casque) qui procèdent à la commutation entre le bus I2S en provenance du chip USB VT1731 et celui en provenance de la puce S/PDIF CS8422 avant de diriger ce bus I2S vers la puce de conversion numérique analogique.
En l'occurrence, cette puce est le fameux PCM5102 de Burr-Brown traitant nativement les signaux jusqu'à un échantillonnage sur 32 bits à 384 kHz et ne nécessitant pas de filtre après conversion, mais Oelbach a préféré en utiliser un pour sa part, celui-ci étant construit autour d'un classique N5532 (U8) d'origine Texas Instruments.
Amplificateur casque
Un relais commandé par le sélecteur de source, au-dessus duquel on peut voir les puces 74VHC125 (U1 et U2) commutant les bus I2S, aiguille vers le potentiomètre de volume les signaux en provenance directe de l'entrée stéréo analogique ou ceux arrivant des sorties du PCM5102, donc sans passer par le filtre actif destiné aux sorties ligne, et il est possible que la qualité sonore sur la sortie casque s'en ressente (bénéfiquement à notre avis).
L'amplificateur pour casque auquel est raccordé le potentiomètre de volume est un TPA6120A2 de Texas Instruments, un modèle donnant de très bons résultats et que l'on rencontre très souvent sur ce type d'appareil.
Ecoute
Nos lecteurs habituels savent déjà, depuis qu'ils ont lu que la conversion numérique analogique est confiée à un circuit PCM5102, que la restitution sonore va, pour le moins, beaucoup plaire à l'auteur de ce banc d'essai.
Effectivement, et ce malgré l'emploi d'un filtrage actif après ce PCM5102, les résultats sonores nous ont extrêmement plu, même si l'emploi de cette puce tend, c'est le revers de la médaille, à une certaine uniformisation sonore entre les appareils qui l'utilisent, uniformisation sonore qui, selon, nous, renouerait avec l'acception première du terme Haute Fidélité.
Toujours est-il qu'on s'est régalé les tympans à l'écoute d'extraits de notre album chouchou ces derniers temps Vespri per l'Assunzione di Maria Vergine de Vivaldi par le Concerto Italiano dirigé par Rinaldo Alessandrini, avec une restitution où la définition, l'aération, la qualité des timbres et le suivi de la dynamique sont de premier ordre et concourent à un plaisir musical intense.
On se laisse également emporter par le tube My Sweet Lord de l'album Let It Roll de George Harrison restitué jusqu'à la moindre once de spiritualité par le XXL DAC Ultra et dont les accords de guitare sont reproduits avec un piqué saisissant de réalisme.
En écoute au casque, le réflexe que nous avons eu quelques minutes après avoir lancé la lecture du Concerto pour violon de Beethoven par Vera Beths accompagnée par l'ensemble Tafelmusik dirigé par Bruno Weil a été d'augmenter le niveau sonore, et on a même remis ça dans les cinq minutes.
En général, quand on en est là, c'est qu'on accroche très ferme à la restitution, qu'on fusionne avec elle et qu'on a envie d'en profiter à fond : c'est un signe ! Et là, le problème, c'est qu' on ne cherche pas à savoir ce qui va bien, et encore moins ce qui va mal, car tout va bien, et on se laisse simplement à écouter la musique dans toute sa beauté sans se poser d'autres questions et on oublie le temps d'un Allegro qu'on est en train de réaliser un banc d'essai.
Et pour ceux qui préfèrent Stromae à Beethoven, pas de souci à avoir, on se laisse griser pareillement à l'écoute de Moules frites, Carmen, Humain à l'eau ou encore Quand c'est ? de l'album Racine carrée et on se prendrait presque pour l'ingénieur du son contrôlant son travail tant la restitution permet de suivre avec une grande précision tous les détails de l'enregistrement. C'est assez bluffant et l'émotion n'en est que plus prenante.
Pour conclure, et pour la n-ième fois nous allons récompenser un DAC équipé d'une puce de conversion PCM5102 en la personne du XXL DAC Ultra d'Oelbach avec lequel nous avons pris un plaisir intense à écouter de la musique, et peut-être plus encore depuis sa sortie casque. Coup d'essai très réussi dans le monde des DAC pour Oelbach !
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