Bien. L’ex-guitariste de Dr. Feelgood se sent bien. Miraculé, Wilko Johnson se dépêche de vivre. 2013, sa tumeur diagnostiquée au pancréas annonce son ultime hiver. Alors avant Noël, Johnson lance Going Back Home, vieux projet avorté enfanté avec Roger Daltrey des Who, pour un sortie prévue le 1er janvier 2014. Quelques mois plus tard, le crabe est enlevé, il est guéri. Le glas n'a pas sonné mais Wilko en retient le goût. Juin 2018, voici Blow Your Mind qui sort sous l'étendard Chess Records, la Mecque blues par excellence. Logique quand on est un ex-Feelgood… Norman Watt-Roy à la basse, Dylan Howe à la batterie, Steve Weston à l'harmonica, l’ex-Style Council Mick Talbot aux claviers, le tout produit par Dave Eringa qui ne pensait pas revoir son ami en vie.
Du neuf, ça n'était pas arrivé depuis trente ans. Wilko Johnson, 70 ans, décrit ce disque comme celui qu'il n'aurait jamais pensé écrire. Gai (That's the Way I Love You) et sombre (Lament), son chant du cygne a la beauté paradoxale et cabossée d’un rock'n'roll crade, prolo, écorché. Une pure merveille antique qui respire l’urgence et le sang oxygéné. Qui donne envie de chialer. Avec ces titres en forme d’aurevoir : Say Goodbye, It Doesn’t Have to Give You The Blues, Lament. Wilko tire le rideau avec les digressions instrumentales de Slamming, sorte de tapis rouge vers le paradis. Après tout, qu’importe la fin. Proche ou lointaine. Dégueulasse ou sublime. « Ta beauté restera » (Beauty), Wilko.
Wilko Johnson - Marijuana (Radio Edit)
WilkoJohnsonVEVOWilco Johnson on Andrew Marr
Border BioscopePour suivre tout ce qui se passe sur Qobuz, rejoignez-nous sur Facebook !
