Marika Hackman ne mâche pas ses mots. Son nouvel album s'ouvre plutôt sagement du point de vue musical mais annonce néanmoins clairement la teneur de ce projet : wanderlust dit l'envie d'aller vers d'autres contrées sonores, plus rock. Et dans wanderlust, lust prend le pas sur l'errance car le désir et le plaisir guident son inspiration.

Après I’m Not Your Man (2017), la Britannique Marika Hackman est de retour avec un troisième album. Any Human Friend. Celui-ci marque une distanciation du son folk qui jusque-là était sa marque de fabrique, se tournant vers une production soft-rock aux arrangements ciselés. Pince-sans-rire, elle multiplie les descriptions graphiques de sa propre vie sexuelle ainsi que de sa relation lesbienne. L’intérêt étant bien entendu de mettre un coup de projecteur sur les doubles standards de représentation dans l’industrie musicale. Certains titres tels que all night ou hand solo font preuve d’une vulgarité qui contraste avec l’intonation légère, voire innocente de la chanteuse de 27 ans. Cela ne l’empêche pas de tisser en parallèle du récit amoureux, voire érotique, le fil d’une solitude intérieure qui la ronge constamment, et touche à sa conclusion dans any human friend. Elle y fait état de la froideur et de la paralysie d’une relation qui arrive à sa fin, avec un outro instrumental pop-chambriste, fait d’orchestrations, de synthés et de chœurs aussi mélancoliques que soignés ; la soudaine absence de paroles explicitant à merveille la fin du dialogue qui avait caractérisé les 10 pistes précédentes.

Marika Hackman - i'm not where you are

Marika Hackman

Marika Hackman - the one

Marika Hackman

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