Les histoires d’amour finissent mal, nous avertissaient les Rita Mitsouko. L’élégant chanteur sud-africain Bongeziwe Mabandla partage ce point de vue. Son album Iimini qui vient de paraître démarre au 14 novembre 2016 avec la rencontre émue d’une femme et d’un homme et se clôt le 12 avril 2019 avec la rupture du couple. En mode intimiste, entre guitare ou piano limpides, voix lead et chœurs aériens, percussions sensuelles et textures électroniques rêveuses, Mabandla explore les émotions contrastées d’une histoire d’amour avec délicatesse.
Difficile de surclasser un extrait de cet ensemble harmonieusement construit avec l’aide du producteur mozambicain Tiago Correia-Paulo (Tumi and The Volume, Continuadores). Les morceaux se répondent les uns aux autres et construisent un récit sensible et contrasté. Les rythmes parfois s’affermissent comme sur JIkeleza, qui servit de single, ou sur Masiziyekelele, dont la seconde partie traduit l’euphorie dansante des débuts de romance. L’histoire chantée et son orchestration raffinée s’accompagnent des bruits du quotidien. La rumeur de la rue, le chant d’un oiseau, une trompette joyeuse se faufilent jusqu’aux draps des amants ou vers un oreiller solitaire. Cette suite est intimiste mais loin d’être statique.
Bongeziwe Mabandla - Khangela
Bongeziwe MabandlaSouvent sur Iimini, plusieurs ambiances cohabitent au sein d’un même morceau. Un couplet de folk gracile prélude à un rythme zoulou, un groove hip-hop entraîne un chant mélancolique. Mais le récit de cet amour qui s’évanouit n’est pas plombant, on sent bien que, à la fin, quand les tourbillons ont cessé et que le cœur est redevenu calme, il reste la douceur d’un éclat, un souvenir tendre.
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