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Ottorino Respighi

Qui dit « compositeur italien » – hormis l’époque baroque, il est vrai – dit quasi-obligatoirement « opéra ». Or, Ottorino Respighi (1879-1936), s’il composa en effet une bonne demi-douzaine d’opéras, est devenu mondialement célèbre par quelques chefs-d’œuvre purement orchestraux, en l’occurrence la « trilogie romaine » : les Fontaines de Rome de 1917 qui lui valurent immédiatement la renommée planétaire, les Pins de Rome de 1924 avec l’extravagant crescendo orchestral des légions romaines remontant la Via Appia (et, aussi, l’utilisation tout à fait moderne d’un enregistrement de rossignol pour évoquer le crépuscule), puis Fêtes romaines de 1928 créées par Toscanini. Si l’on jette un coup d’œil à la discographie du compositeur, une moitié des enregistrements sont consacrés aux Fontaines et aux Pins, tandis qu’une proportion considérable du reste est occupée par Danses et airs antiques, une série de magiques pièces pour cordes d’après des œuvres de la Renaissance. Car Respighi, en plus d’être compositeur, fut un redécouvreur passionné des répertoires anciens alors tout à fait négligés. Monteverdi, Marcello et Vivaldi lui doivent une belle part de leur notoriété au XXe siècle.

Respighi commença sa carrière de musicien en tant qu’altiste (comme Hindemith !) ; il fut même premier soliste de l’Orchestre du Théâtre Impérial de Saint-Pétersbourg en 1900, au cours de la saison italienne de la compagnie ; il en profita pour prendre des cours avec Rimski-Korsakov, chez qui il a sans doute appris bien des choses dans le domaine de l’orchestration. De retour en Italie, il partagea d’abord son temps entre l’alto, la composition et l’enseignement – en particulier à l’Académie Saint-Cécile de Rome où il resta toute sa vie –, avant de faire sa grande entrée dans le monde de la composition avec les Fontaines déjà mentionnées. Entre temps, il avait déjà écrit ses trois premiers opéras : Re Enzo, Semirâma et Marie-Victoire (qui ne fut créé qu’en 2004, alors qu’achevé dès 1913 !), des ouvrages donnés avec succès sans doute, mais pas assez pour le placer en orbite dans le monde lyrique. D’autant que son écriture, loin, très loin des tartines véristes, des extravagances vocales « concédées » aux chanteurs égocentriques, fait la part belle à l’orchestre, à la conduite dramatique et musicale continue, bref, un opéra moderne loin du bel canto. Des ballets, de nombreux concertos (bien trop rarement joués), des œuvres inspirées de la Renaissance et du baroque italien – autant dans la forme (concerto grosso, pour certains), dans les sources (utilisation de matériaux de l’époque, transformés, orchestrés, ré-harmonisés etc.), que dans les évocations (Botticelli, vitraux etc.) –, beaucoup de musique chorale que l’on entend guère, des pièces vocales de toute beauté dont Il Tramonto, véritable chef-d’œuvre, voilà qui reste encore à défendre activement dans l’œuvre de Respighi, sans compter que tous ses opéras, parmi la dizaine qu’il a écrits jusqu’à la fin de sa vie (le dernier, laissé en plan, a été achevé par sa veuve) ne sont pas même encore enregistrés... misère ! Directeurs d’opéras et d’orchestre, sortez des sentiers battus et plongez-vous dans cette extraordinaire malle aux trésors. © SM/Qobuz

Discographie

31 album(s) • Trié par Meilleures ventes

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