Livret
Distinctions
5 de Diapason -
Choc de Classica
Entre la génération des trois « grands Sch » (Schütz, Schein et Scheidt, nés en 1585 et 86) et le premier des « grands B » que fut Bach (Beethoven et Brahms étant ici hors sujet !), il se trouve dans l’école nord-allemande un considérable bonhomme que fut Matthias Weckmann (1616–1674), contemporain de Froberger, fils de pasteur né en Thuringe, disciple de Schütz qu'il cotoya et dont il saisit au passage l’héritage italianisant — en ligne droite de Gabrieli et Monteverdi—, disciple aussi de Jacob Praetorius dont il embrassa l’héritage contrapuntique et fantasticus germanique. L'une des personnalités musicales les plus marquantes du baroque allemand au XVIIe siècle. Et voici carrément l’intégrale de son œuvre, du moins ce qui nous en est parvenu : douze Geistliche Konzerte qui sont autant de cantates-motets-madrigaux ; douze sonates à plusieurs instruments, de véritable concerts de musique de chambre ; un considérable corpus d’œuvres pour orgue d’une fantastique virtuosité d’écriture et d’exécution ; et une petite poignée de Lieder plaisants, sans doute d’inspiration populaire nord-allemande et d’une puissante invention ; et… c’est hélas tout. Cinq albums, quand même, bourrés de stupéfiantes découvertes que nous font partager Bernard Foccroulle sur les orgues de Saint-Catherine à Hambourg et Saint-Cosme-et-Damien à Stade (le berceau des orgues d’Allemagne du Nord), le Ricercar Consort, l’ensemble La Fenice, avec entre autres les voix de Max van Egmont, James Bowman, Ian Honeyman. Enregistrements réalisés à l’abbaye de Stavelot (Belgique) en janvier et mars 1992 (œuvres sacrées), la chapelle de Monty (Charneux, Belgique) en mars 1988 (œuvres pour clavier), à l’église Saint-Apollinaire (Bolland, Belgique) en mai 1995 (musique de chambre et Lieder), et sur les orgues mentionnés en mai 2012 et septembre 2013. Voilà vraiment, vraiment un compositeur-charnière à découvrir d’urgence. © SM/Qobuz« [...] Familier de ce répertoire, le Ricercar Consort offre une interprétation éloquente des pages chantées tandis que La Fenice visite avec grâce les sonates. Bernard Foccroulle révèle les graves beautés et la majestueuse puissance des œuvres pour orgue (les deux grands cycles Es ist das Heil uns kommen her et O lux beata Trinitas). (Classica, septembre 2016)« [...] Jérôme Lejeune a puisé dans son catalogue la matière d’une intégrale sans précédent, et soigné un beau livret. L’affaire est bouclée en seulement cinq CD, mais quelle abondance d’invention à l’orgue, en sonates, dans les toccatas pour clavecin, et dans douze cantates qui comptent parmi les sommets du genre (merveilleux dialogue de l’ange et Marie, incroyable Wie liegt die Stadt so Wüste, aussi sobre qu’intense pour peindre les ruines de Jérusalem dévastée). En solo dans les deux CD d’orgue couronnés d’un Diapason d’or il y a deux ans, et au continuo dans le jeune Ricercar Consort, Bernard Foccroulle tend le fil rouge du petit coffret à prix d’ami.[...] » (Diapason, octobre 2016 / Gaëtan Naulleau)