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Fairouz

Il est des vocations irrépressibles qui mènent au-delà du succès et hissent un individu doué d’un talent et d’une grâce, qui résonnent avec l’air du temps, au statut d’icône d’un pays. En France, il y a eu Edith Piaf, au Portugal Amalia Rodrigues, en Egypte Oum Kalthoum. Le Liban, lui, a Fairouz.

Nouhad Haddad, dite Fairouz (parfois transcrit Fairuz ou Fayrouze) est née en 1931 dans une famille catholique syriaque. Lors d’un concert de la chorale de son école, les frères Fleifel, compositeurs de chansons patriotiques et pédagogues, sont saisis par la voix de la jeune Libanaise et s’arrangent pour qu’elle apprenne gratuitement le chant et la psalmodie au conservatoire de Beyrouth. En 1947, Nouhad Haddad est engagée comme choriste de la Radio du Proche-Orient, dirigée par le compositeur Halim El-Roumi, qui la baptise Fairouz (Turquoise) et lui écrit sa première chanson. Là, elle fait aussi la connaissance des frères Mansour et Assy Rahbani, qui vont changer son destin et la face de la musique orientale. Les frères Rahbani ont pour objectif de rénover la chanson libanaise, alors sous forte influence égyptienne. Ils modèlent leurs compositions à partir d’éléments de folklore libanais, de musique arabe savante mais aussi d’apports occidentaux. Fairouz devient leur muse et, en 1954, l’épouse d’Assy.

En 1957, Fairouz fait l'ouverture de la seconde édition du Festival international de Baalbeck, évènement mythique toujours organisé aujourd’hui et dont la scène principale est montée devant six majestueuses colonnes de l’un des plus grands temples romains. La chanteuse y fait sensation et hérite du surnom de Septième Colonne. En 1960, c’est la Syrie voisine qui s’enflamme pour la chanteuse. Les frères Rahbani et Halim El-Roumi alimentent son répertoire, créent des opérettes et écrivent, entre 1962 et 1975, une quinzaine de pièces de théâtre chantées. Le cinéma égyptien l’appelle aussi : en 1965, Youssef Chahine lui donne le premier rôle du Vendeur de bagues, adapté d’une pièce des frères Rahbani. En 1967, elle est en haut de l’affiche de Safr Barlk (L'Exil), de Henri Barakat qui lui confie aussi le rôle de Bint el Hares (La Fille du gardien). Mais Fairouz préfère le contact direct avec son public et renonce aux caméras.

En 1975, lorsqu’éclate la guerre civile, elle se retire de la scène, mais reste au Liban, malgré d’alléchantes propositions d’accueil d’autres pays. Pendant le conflit, partout au pays du Cèdre, ses chansons résonnent, mais Fairouz reste muette, ne voulant pas prendre parti pour l’un ou l’autre de ces frères ennemis qui se déchirent. A l’étranger, elle est l’ambassadrice des souffrances de son peuple et partout, on se presse pour l’acclamer. Son mariage bat de l’aile et en 1978, l’album Wahdoun (Seuls) est uniquement constitué de compositions de leur fils Ziad Rahbani, qui entraîne la diva vers le jazz. En 1986, Assy décède, après avoir durablement marqué de son empreinte la culture libanaise.

En 1994, Fairouz donne un grand concert de retour à Beyrouth et tout le Liban s’y presse pour applaudir sa diva retrouvée. Dès lors, elle alterne concerts prestigieux dans le monde entier et récitals réguliers dans son pays et sort occasionnellement de nouveaux albums comme en 2017, Bebalee (The Way We Were) collections d’adaptations en arabe de standards occidentaux produite par sa fille Reema. Au Moyen-Orient, région tumultueuse où les communautés trop souvent s’affrontent, Fairouz fait consensus. Tout au long de sa carrière, elle a évité de porter des jugements politiques et chanté pour soulager les peines et souffrances de ses compatriotes.

Discographie

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