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Galina Vishnevskaya

Son nom restera à jamais associé à la touchante Tatiana, personnage de Pouchkine dans ce chef-d’œuvre absolu qu’est Eugène Onéguine, de Tchaïkovsky, un des plus beaux opéras de tout le répertoire mondial. Elle en rêvait la jeune Galina de ce personnage, elle en rêvait autant que Tatiana rêvait du bel Eugène qui ne voudra jamais d’elle, mais la jeune soprano ira, elle, jusqu’au bout du songe et deviendra même LA Tatiana de son époque. Surnommée la « star du Bolchoï », la soprano russe au caractère bien trempé a eu une enfance sordide. Père ivrogne, mère absente, elle a subi de plein fouet le siège de Leningrad où elle a vu disparaître ses parents et une partie de sa famille. Avec son mari, le violoncelliste, pianiste et chef d’orchestre Mstislav Rostropovitch, elle forme un couple qui est devenu un peu la vitrine de la culture russe pour l’étranger. Mais le soutien qu’ils vont afficher pour des intellectuels dissidents (Sakharov, Soljenitsyne), et leur amitié avec Chostakovitch, vont attirer sur eux les foudres du régime soviétique et précipiter leur disgrâce. Ils quitteront l’URSS en 1974, déchus de leur nationalité. Réfugiés aux Etats Unis, c’est finalement à Paris qu’ils éliront domicile.


Soprano lyrique autant que soprano dramatique, Galina Vishnevskaya excellait bien sûr dans le répertoire russe, spécialement dans les opéras de Chostakovitch où elle incarnait une brûlante Lady Macbeth. Ce dernier écrira pour elle ses très amusantes et féroces Satires, et les très graves Sept Romances sur des poèmes d’Alexandre Block. Cette légende de l’âge d’or du Bolchoï, où elle entra en 1953, a chanté aussi, dès 1961, au Met de New York où elle fit ses débuts en Aïda. A la Scala de Milan elle interprète Liù (Turandot) avec Birgit Nilsson et Franco Corelli pour partenaires.


Créatrice et dédicataire de nombreuses œuvres, War Requiem de Britten, Symphonie no 14 de Chostakovitch, Requiem polonais de Penderecki, elle est aussi une actrice de cinéma dans Alexandra, le film d’Alexandre Sokourov présenté au Festival de Cannes 2007, dont elle joue le rôle principal. En 1996, elle est même devenue une nouvelle héroïne d’opéra, non en tant qu’interprète, mais comme personnage de fiction  dans Galina, un opéra écrit par Marcel Landowski d’après son autobiographie et créé à l’Opéra de Lyon, sous la direction de John Nelson.


Cette grande figure du chant et de la politique laisse une discographie reflétant parfaitement ses goûts et son talent. Son premier enregistrement d’Eugène Onéguine (il y en aura un autre plus tard), réalisé au Bolchoi en 1955 sous la direction de Boris Khaikine, reste mythique et devrait figurer dans toute discothèque. Elle y incarne une Tatiana fervente et passionnée, aux côtés du ténor Sergeï Lemechev, le plus beau et le plus émouvant Lenksi jamais enregistré. Pour que la légende soit complète, n’oublions pas son incarnation de Lady Macbeth de Mtsensk dans le chef d’œuvre noir de Chostakovitch sous la direction de Rostropovitch et celui de Natacha dans Guerre et Paix, le gigantesque opéra (45 personnages) de Prokofiev, enregistré à Paris avec l’Orchestre National de France en 1986, sous la direction du même Rostropovitch.


C’est aussi avec ce dernier, à la baguette ou au piano, qu’elle enregistre La Dame de Pique et Iolanta de Tchaïkovsky et de très nombreuses mélodies et romances russes. A côté de ses enregistrements réalisés en studio, on trouvera aussi sur QOBUZ des « live » qui restent un précieux témoignage de la cantatrice en direct et dans des répertoires différents des disques officiels. © FH – novembre 2017 /Qobuz

Discographie

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