On DSCH

Igor Levit

Paru le 10/09/2021 chez Sony Classical
Artistes principaux : Igor Levit
Genre : Classique

Livret numérique

Disponible en

24-Bit 96.0 kHz - Stereo

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Igor Levit ne connaît pas la demi-mesure : c'est tout ou rien. Déjà, en 2019, il enregistrait pour Sony Classical les 32 Sonates pour piano de Beethoven ; en 2020, il donnait en concert une des œuvres les plus longues de l'histoire de la musique – 18 heures ! - : Vexations d'Érik Satie. Sans oublier les concerts quotidiens streamés en live depuis chez lui pendant le premier confinement du printemps 2020.

Voici maintenant une nouvelle folie musicale. Avec On DSCH, Levit embrasse le XXe siècle, ses propres racines russes, et se tourne vers deux compositeurs qui, tout comme lui, savaient s’engager au-delà de la musique. Divisé en deux parties, le présent album comprend l'intégrale des 24 Préludes et Fugues, Op. 87 de Chostakovitch, complétés par un hommage de Ronald Stevenson (1928-2015) au maître russe, Passacaglia on DSCH. Le pianiste germano-russe rend donc concret le lien entre deux musiciens séparés de leur vivant par l’histoire, dans un projet fleuve qui ne laisse aucun répit à l’auditeur, ou qui n’est, comme le dirait son ami et musicologue Anselm Cybinski, “rien d’autre que la totalité à 360°”.

Lorsque Chostakovitch entendit Le Clavier bien tempéré à Leipzig en 1950, à l'occasion du bicentenaire de la mort de Bach, il décida peu après d'en composer un équivalent moderne. Contrairement à Bach, ses 24 Préludes et Fugues suivent, sur le plan des tonalités, la progression par quinte, et non plus chromatique. Ses pièces sont moins axées sur des caractéristiques compositionnelles et formelles complexes que sur la polyvalence des motifs ainsi que sur l'intériorité – à une époque où le compositeur était toujours aux prises avec le stalinisme.

Dix ans plus tard, Stevenson, originaire d'Écosse, composait Passacaglia sur DSCH, véritable déclaration politique au plus fort de la Guerre froide. Stevenson fait directement référence à Chostakovitch puisqu’il utilise le monogramme D-S-C-H, que son aîné (dont le nom s’écrit “Schostakowitsch” en allemand) a lui-même intégré dans plusieurs de ses œuvres. Tout au long de son œuvre, de presque une heure, Stevenson explore le leitmotiv du compositeur russe sous une forme nouvelle et élargie, et ses variations se construisent les unes sur les autres, créant une sorte de “perpetuum mobile”.

Le mouvement incessant de cette roue musicale peut être considéré comme la marque de fabrique de Levit. Avec une incroyable endurance, une énergie soutenue et une énorme flexibilité dynamique et tonale, il donne à chacun des moments sa propre signification, qu'il s'agisse de la puissante et mystique Passacaille du Prélude n° 12 en sol dièse mineur ou de la Fugue n° 15 en ré bémol majeur, beaucoup plus provocante et presque dansante. Levit parvient à unir ces deux extrêmes de l’œuvre de Chostakovitch non seulement musicalement mais aussi intellectuellement, mais Stevenson n’est pas en reste ici : œuvre dédiée aux victimes de l'Holocauste (cause que Levit s'est également fixée comme le grand projet de sa vie), le Dies Irae concluant ici la vaste Triple Fugue sur une basse obstinée reste indiscutablement l’un des autres points forts de ce triple album. © Lena Germann/Qobuz

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24 Preludes and Fugues, Op. 87 (Dimitri Chostakovitch)

Prelude No. 1 in C Major

00:02:37

Dmitri Shostakovich, Composer - Igor Levit, Piano, MainArtist - Andreas Neubronner, Producer, Recording Engineer