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C’est en écoutant la magnifique pièce de 16 minutes « Paprika Plains » que Charles Mingus décide de collaborer avec Joni Mitchell. Le génial contrebassiste, arrangeur et compositeur a une idée très ambitieuse pour la dame : une adaptation musicale des quatre quartettes de T. S. Eliot avec orchestre complet, guitare, basse et le chant de Joni Mitchell sur fond de lecture d’extraits du texte. Jugeant ce projet trop difficile à concrétiser, la chanteuse y renonce courageusement. Mingus lui propose alors d’adapter six de ses musiques sur un album commun dont elle fera les textes et le chant.
Les morceaux testés avec Tony Willams, John McLaughlin et Stanley Clarke sont finalement enregistrés avec les fameux Jaco Pastorius, déjà présent sur Hejira (1976), et Don Juan’s Reckless Daughter (1977), Herbie Hancock au piano et Wayne Shorter au saxophone. Sue, la femme de Charles Mingus, confie à la chanteuse des cassettes d’enregistrements de conversations de son mari qui, atteint de la maladie de Charcot, ne peut plus parler. Des extraits viennent ponctuer les six morceaux, rendant très émouvant ce dernier album de Charles Mingus, qui décède le 5 janvier 1979 à Mexico.
Malgré cette genèse difficile, Mingus est un album fascinant après la somme artistique de la fresque précédente Don Juan Reckless Daughter. À l’exception du soufflant « The Wolf That Lives in Lindsey », entièrement joué et composé par Joni Mitchell, les cinq morceaux de l’album sont des adaptations textuelles de musiques de Charles Mingus. Au grand dam de Joni Mitchell, le seul titre qu’il n’a pu écouter avant sa mort est « God Must Be a Boogie Man », inspiré par sa géniale autobiographie Moins qu’un chien.
Dans le remarquable « Goodbye Porkie Hat », Joni Mitchell traite de l’univers du jazz dans la perspective de Mingus et de Lester Young, avec pour décor les rues de New York. Elle se love dans la musique du maître tout comme dans le cuivré «The Dry Cleaner from Des Moines » où le texte, assez argotique, narre la malchance d’un joueur. L’arrangement big band est de Jaco Pastorius, dont la superbe basse fretless explose littéralement sur l’album co-réalisé avec Peter Erskine et Don Alias, de Weather Report. La performance vocale de Joni Mitchell, jouant de sa voix comme d’un véritable instrument, atteint le niveau des plus grandes stylistes du jazz.
Mingus est le dernier album studio à lorgner aussi ouvertement vers le jazz. C’est à la fois une intense collaboration avec l’un derniers grands du genre et un hommage poignant car le contrebassiste était proche de sa fin. Il compte parmi les meilleurs disques de la chanteuse, toutes époques confondues.
©Copyright Music Story 2015
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Joni Mitchell, MainArtist, Spoken Voice Vocals - Charles Mingus, Writer, Spoken Voice Vocals
© 1979 Asylum Records. ℗ 1979 Asylum Records
Steve Katz, Audio Recording Engineer, MixingEngineer - Bernie Grundman, MasteringEngineer - Henry Lewy, Audio Recording Engineer, MixingEngineer - Joni Mitchell, Producer, Guitar, Lead Vocals, Writer, MainArtist, MixingEngineer - HERBIE HANCOCK, Piano - Emil Richards, Percussion - Wayne Shorter, Soprano Saxophone - Don Alias, Congas Drums - JACO PASTORIUS, Bass Guitar - JERRY SOLOMON, AdditionalEngineer - Peter Erkskine, Drums
© 1979 Asylum Records. ℗ 1979 Asylum Records
Joni Mitchell, MainArtist, Spoken Voice Vocals - Charles Mingus, Writer, Spoken Voice Vocals
© 1979 Asylum Records. ℗ 1979 Asylum Records
Steve Katz, Audio Recording Engineer, MixingEngineer - Bernie Grundman, MasteringEngineer - Henry Lewy, Audio Recording Engineer, MixingEngineer - Joni Mitchell, Producer, Guitar, Vocals, Writer, MainArtist, MixingEngineer - HERBIE HANCOCK, Piano - Emil Richards, Percussion - Charles Mingus, Writer - Wayne Shorter, Soprano Saxophone - Don Alias, Congas Drums - JACO PASTORIUS, Bass Guitar - JERRY SOLOMON, AdditionalEngineer - Peter Erkskine, Drums
© 1979 Asylum Records. ℗ 1979 Asylum Records
Steve Katz, Audio Recording Engineer, MixingEngineer - Bernie Grundman, MasteringEngineer - Henry Lewy, Audio Recording Engineer, MixingEngineer - Joni Mitchell, Producer, Guitar, Vocals, Lead Vocals, Writer, MainArtist, MixingEngineer - HERBIE HANCOCK, Piano - Emil Richards, Percussion - Wayne Shorter, Soprano Saxophone - Don Alias, Congas Drums - JACO PASTORIUS, Bass Guitar - JERRY SOLOMON, AdditionalEngineer - Peter Erkskine, Drums
© 1979 Asylum Records. ℗ 1979 Asylum Records
Joni Mitchell, Vocals, MainArtist - Charles Mingus, Arranger, Vocals - Hezekiah Leroy Gordon Smith, Composer, Writer
© 1979 Asylum Records. ℗ 1979 Asylum Records
Steve Katz, Audio Recording Engineer, MixingEngineer - Bernie Grundman, MasteringEngineer - Henry Lewy, Audio Recording Engineer, MixingEngineer - Joni Mitchell, Producer, Guitar, Vocals, Writer, MainArtist, MixingEngineer - HERBIE HANCOCK, Piano - Emil Richards, Percussion - Charles Mingus, Writer - Wayne Shorter, Soprano Saxophone - Don Alias, Congas Drums - JACO PASTORIUS, Bass Guitar - JERRY SOLOMON, AdditionalEngineer - Peter Erkskine, Drums
© 1979 Asylum Records. ℗ 1979 Asylum Records
Joni Mitchell, Writer, MainArtist, Spoken Voice Vocals - Charles Mingus, Spoken Voice Vocals
© 1979 Asylum Records. ℗ 1979 Asylum Records
Steve Katz, Audio Recording Engineer, MixingEngineer - Bernie Grundman, MasteringEngineer - Henry Lewy, Audio Recording Engineer, MixingEngineer - Joni Mitchell, Producer, Guitar, Vocals, Writer, MainArtist, MixingEngineer - HERBIE HANCOCK, Piano - Emil Richards, Percussion - Charles Mingus, Writer - Wayne Shorter, Soprano Saxophone - Don Alias, Congas Drums - JACO PASTORIUS, Bass Guitar, Horns Arranger - JERRY SOLOMON, AdditionalEngineer - Peter Erkskine, Drums
© 1979 Asylum Records. ℗ 1979 Asylum Records
Joni Mitchell, MainArtist, Spoken Voice Vocals - Charles Mingus, Writer, Spoken Voice Vocals
© 1979 Asylum Records. ℗ 1979 Asylum Records
Steve Katz, Audio Recording Engineer, MixingEngineer - Bernie Grundman, MasteringEngineer - Henry Lewy, Audio Recording Engineer, MixingEngineer - Joni Mitchell, Producer, Guitar, Vocals, Writer, MainArtist, MixingEngineer - HERBIE HANCOCK, Piano - Emil Richards, Percussion - Charles Mingus, Writer - Wayne Shorter, Soprano Saxophone - Don Alias, Congas Drums - JACO PASTORIUS, Bass Guitar - JERRY SOLOMON, AdditionalEngineer - Peter Erkskine, Drums
© 1979 Asylum Records. ℗ 1979 Asylum Records
Chronique
C’est en écoutant la magnifique pièce de 16 minutes « Paprika Plains » que Charles Mingus décide de collaborer avec Joni Mitchell. Le génial contrebassiste, arrangeur et compositeur a une idée très ambitieuse pour la dame : une adaptation musicale des quatre quartettes de T. S. Eliot avec orchestre complet, guitare, basse et le chant de Joni Mitchell sur fond de lecture d’extraits du texte. Jugeant ce projet trop difficile à concrétiser, la chanteuse y renonce courageusement. Mingus lui propose alors d’adapter six de ses musiques sur un album commun dont elle fera les textes et le chant.
Les morceaux testés avec Tony Willams, John McLaughlin et Stanley Clarke sont finalement enregistrés avec les fameux Jaco Pastorius, déjà présent sur Hejira (1976), et Don Juan’s Reckless Daughter (1977), Herbie Hancock au piano et Wayne Shorter au saxophone. Sue, la femme de Charles Mingus, confie à la chanteuse des cassettes d’enregistrements de conversations de son mari qui, atteint de la maladie de Charcot, ne peut plus parler. Des extraits viennent ponctuer les six morceaux, rendant très émouvant ce dernier album de Charles Mingus, qui décède le 5 janvier 1979 à Mexico.
Malgré cette genèse difficile, Mingus est un album fascinant après la somme artistique de la fresque précédente Don Juan Reckless Daughter. À l’exception du soufflant « The Wolf That Lives in Lindsey », entièrement joué et composé par Joni Mitchell, les cinq morceaux de l’album sont des adaptations textuelles de musiques de Charles Mingus. Au grand dam de Joni Mitchell, le seul titre qu’il n’a pu écouter avant sa mort est « God Must Be a Boogie Man », inspiré par sa géniale autobiographie Moins qu’un chien.
Dans le remarquable « Goodbye Porkie Hat », Joni Mitchell traite de l’univers du jazz dans la perspective de Mingus et de Lester Young, avec pour décor les rues de New York. Elle se love dans la musique du maître tout comme dans le cuivré «The Dry Cleaner from Des Moines » où le texte, assez argotique, narre la malchance d’un joueur. L’arrangement big band est de Jaco Pastorius, dont la superbe basse fretless explose littéralement sur l’album co-réalisé avec Peter Erskine et Don Alias, de Weather Report. La performance vocale de Joni Mitchell, jouant de sa voix comme d’un véritable instrument, atteint le niveau des plus grandes stylistes du jazz.
Mingus est le dernier album studio à lorgner aussi ouvertement vers le jazz. C’est à la fois une intense collaboration avec l’un derniers grands du genre et un hommage poignant car le contrebassiste était proche de sa fin. Il compte parmi les meilleurs disques de la chanteuse, toutes époques confondues.
©Copyright Music Story 2015
À propos
- 1 disque(s) - 11 piste(s)
- Durée totale : 00:37:20
- Artistes principaux : Joni Mitchell
- Compositeur : Hezekiah Leroy Gordon Smith
- Label : Rhino - Elektra
- Genre : Pop/Rock Pop
© 1979 Asylum Records. ℗ 1979 Asylum Records. Marketed by Rhino Entertainment, a Warner Music Group Company
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