Lust For Life (BloodPop® Remix)

Chronique

Prête pour un cinquième tour de piste, dont un premier resté confidentiel - même après le succès planétaire -, l'égérie de la pop rêveuse rompt avec les habitudes dans Lust for Life, sur lequel s'est penchée toute une équipe de producteurs, en sus de cinq invités prestigieux.

À commencer par The Weeknd qui rend la politesse, sur le morceau-titre, au « Stargirl Interlude » de son album Starboy (2016). On y retrouve, par le biais des vases communiquants, les réalisateurs sonores Benny Blanco, Max Martin et Metro Boomin, qui avaient participé au même projet. Ce qui a pour incidence de doter Lust for Life de rythmes plus appuyés, posés sur les harmonies vaporeuses de la chanteuse, comme dans « 13 Beaches », « Cherry » ou « Groupie Love », interprété avec A$AP Rocky. Ce dernier concourt également, avec Playboi Carti, au rap évanescent de « Summer Bummer », l'une des curiosités d'un album à la tonalité sombre, toujours sombre.

L'association du piano ou d'une guitare acosutique aux astuces de production, qui domine des titres comme « White Mustang » ou « When the World Was at War We Kept Dancing », prévaut sur une grande partie de l'album, reste aussi étrange que les expérimentations hasardeuses de Born to Die (2012), dues au même metteur en son Emile Haynie, tandis que « In My Feelings » et « Coachella - Woodstock in My Mind » relèguent le clavier et les cordes vers le fond.

La même sensation de compositions surproduites, mais inachevées, apparaît sur la longueur du projet qui attire l'attention par deux autres duos, langoureux avec Stevie Nicks sur « Beautiful People Beautiful Problems » et mélancolique avec Sean Lennon dans « Tomorrow Never Came ». Il ne reste finalement que le charme indicible et intrinsèque de la voix de Lana Del Rey pour sauver tout et partie d'un album long de seize titres et soixante-et-onze minutes.

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