Jesus Christ the Exorcist (Live at Morsefest 2018) (Live)

Neal Morse

Paru le 05/06/2020 chez Frontiers Records s.r.l.
Artistes principaux : Neal Morse
Genre : Rock progressif

Disponible en

24-Bit/44.1 kHz Stereo

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Peut-on facilement conjuguer rock et religion ? Une question qui, si elle soulève un problème épineux dans la plupart des pays ayant séparé l’Église et l’État, ou dans ceux pour lesquels la musique est le moyen de lutter contre l’emprise écrasante de certains cultes arrivés jusqu’aux plus hautes sphères du pouvoir, ne semble guère déranger la plupart des Américains, et encore moins Neal Morse. Le talentueux multi-instrumentiste à l’origine d’excellents groupes de prog-rock comme Spock’s Beard, et ancien collaborateur de Mike Portnoy au sein de Transatlantic, a pourtant tout largué après avoir vu la lumière en tout début de siècle. Enfin, presque tout sauf la musique qu’il met désormais au service de la divine parole et de la défense de la chrétienté qui, selon lui, aura permis de sauver sa fille alors malade, Dieu ayant entendu ses prières. Depuis, Morse chante et joue moult louanges, non sans avoir conservé de son côté rock une certaine manière d’aborder la musique.

En 2018, le bonhomme se lance dans la composition et la mise en scène d’une comédie musicale, qu’on pourrait aussi décrire comme étant un opéra rock progressif, Jesus Christ: The Exorcist. Une pièce musicale préparée et répétée avec une telle intensité qu’il décide d’en interpréter l’intégralité sur scène avant même de l’enregistrer en studio et d’en sortir une version album. La performance qui réunit sur scène cinq musiciens principaux, onze additionnels (cordes, cuivres…), treize chanteurs et chanteuses (certains jouant plusieurs rôles), et un chœur d’une vingtaine de personnes, a lieu au cours du festival organisé chaque année par Morse lui-même, le Morsefest, les 14 et 15 septembre 2018.

Si on fait abstraction du pur contenu œcuménique abrité dans les paroles de chaque chanson jouée ce soir-là, on ne peut que rester admiratif devant l’exécution technique de morceaux comme The Madman of the Gadarenes ou Get Behind Me Satan, purs moments de rock progressif sur lesquels l’incroyable jeu de guitare de Paul Bielatowicz et l’impressionnante virtuosité du batteur Eric Gillette (lui aussi multi-instrumentiste de talent) font mouche. Il faut bien entendu accepter l’alternance entre ces moments de bravoure et des chansons plus conventionnelles, comme composées pour la messe du dimanche (Love has called my Name). En vingt-cinq plages, l’œuvre de Neal Morse s’impose comme un très bon moment de rock prog sur lequel une couche de vernis made in Broadway se serait déposée pour rendre le tout accessible à un plus grand public. Car on peut toucher le plus grand nombre en y mettant les formes. Après tout, n’est-ce pas ce qu’avait réalisé Jesus Christ Superstar, autre opéra rock interprété pour la première fois sur les planches en 1971 avant de connaître une reconnaissance internationale et une version cinéma au cours des années qui suivirent ? © Chief Brody/Qobuz

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