In My Defense

Chronique

Partie sur les chapeaux de roue en 2014 avec un premier album, The New Classic, dont le titre était aussi vaniteux que le contenu était enthousiasmant, Iggy Azalea s’est perdue en cours de route, perturbée par de nombreux facteurs, juridiques, personnels, créatifs. Longtemps attendu, repoussé, In My Defense, dont le titre est une nouvelle fois lourd de sens, finit par émerger en 2019 de façon indépendante, sans l’appui d’une major. Au cours des mois qui ont précédé la sortie, le public a pu goûter à plusieurs extraits : le venimeux et addictif « Started », « Just Wanna », sa basse profonde et ses chuchotements suggestifs et « Sally Walker » et son instrumental pesant comme tout droit sorti d’un film noir. Une première volée prometteuse qui annonçait de belles choses. 

L’impression est confirmée avec ce disque ramassé de 12 titres, réservant quelques moments enthousiasmants comme « Fuck It Up », une version jumelle plus aboutie de « Just Wanna » bénéficiant de la présence de Kash Doll, « Homeita » qui accueille Lil Yachty, lequel apporte beaucoup avec son flow distancié, beaucoup plus que son hôte. Les instrumentaux ont gagné en épaisseur, avec des gimmicks accrocheurs et des basses rondes et enveloppantes.

En contrepartie, il faudra s’accommoder des complexes de supériorité de la chanteuse qui abuse de la méthode Coué pour se convaincre qu’elle est la maîtresse du game (comme dans « Thanks I Get » ou « Clap Back » qui règle ses comptes avec les détracteurs qui la voient comme une usurpatrice), et des apostrophes sexuelles davantage que sexy (« Just Wanna », « Pussy Pop »). Reste également un flow certes solide, mais quelque peu forcé ou automatique.
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