"Hello, Hi"

Chronique

Chose rare et ça vaut toujours le détour, le prolifique Ty Segall revient à l’acoustique. Pour son nouvel album studio, l’Américain remise ses guitares électriques au placard pour s’éloigner un temps de ses habituelles et frénétiques élucubrations garage. Bien sûr, dans sa discographie XXL et ses multiples collaborations, il y a déjà eu quelques digressions, comme le semi-acoustique Sleeper (2013), baigné dans la pop et folk psyché 60's. Avec un enregistrement DIY plus travaillé, Hello, Hi suit clairement cette voie. Conçu dans l’Harmonizer Studio de sa maison californienne, ce nouveau chapitre plutôt compact – seulement 34 minutes – enveloppe des mélodies plus calmes dans un folk mélancolique (Don’t Lie, une reprise des Mantles, et Blue) ou à la Beatles (Over), voire psychédélique à la T. Rex (Looking at You et son clavier). Pour autant, l’amour du songwriter pour la fuzz n’est jamais loin. Après quelques vocalises monacales, l’excellent morceau-titre lâche quelques beaux riffs et joue des saturations, agitant cet ensemble bien méditatif d’une secousse garage bienvenue. Plus loin, la ballade électrique Saturday Pt.3 s’emballe elle aussi à mi-parcours, rehaussée par le saxophone strident du fidèle Mikal Cronin. Du Segall tout doux en concert se profile à l’horizon, moins cathartique mais toujours aussi salvateur. © Charlotte Saintoin/Qobuz