good to know (Deluxe)

Jojo

explicite

Paru le 01/05/2020 chez Warner Records
Artistes principaux : JoJo
Genre : R&B

Disponible en

24-Bit/44.1 kHz Stereo

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Il n’aura cette fois pas fallu attendre une décennie avant de retrouver l’ex-idole adolescente le temps d’un album. « Regardez-moi maintenant », enjoint en conseil liminaire celle qui est devenue une jeune femme et artiste épanouie, comme pour faire table rase du passé qui l’avait vu émerger sur la scène pop internationale dès l’âge de 13 ans, bardée des plus solides espoirs. Mais une bataille juridique avec son label avait freiné son élan dans les années qui avaient suivi, repoussant à 2016 son troisième album, Mad Love. Quatre ans plus tard, son éclosion est désormais complète avec Good to Know.

La voix affirmée qui saisit à l’entrée, assumant circonvolutions stylistiques et effets de production, est celle d’une artiste sûre de son organe, les deux pieds dans son époque et se nourrissant de la pop et du RnB actuels sans la moindre hésitation. Jumelle stylistique, « Pedialyte » joue également sur le souffle, les vibes, reléguant l’orchestration au rang d’accessoire pulsatif, y compris sur les refrains dominés par les doublements de voix et les chœurs. Ces derniers jouent un rôle essentiel sur « Gold », déposant sur la voix lead sur un tapis de velours. Sans doute l’un des titres les plus convaincants de l’album, il est aussi l’un des plus problématiques, révélant ce que l’on pressentait : Billie Eillish, phénomène musical de l’année passée, commence à faire des émules… On ne peut dès lors s’empêcher de jouer au jeu des ressemblances et l’on voit aisément en « Man » l’influence de Camila Cabello ou de Selena Gomez dans cet arrangement de guitare à la couleur latino. Cela n’enlève rien au demeurant à l’immédiateté et la construction intelligente du titre qui s’impose comme un tube en puissance. Semblant travailler ses morceaux par paire, elle propose ensuite un succédanée du précédent avec « Small Things », une association guitare-voix qui ne manque pas de charme et d’authenticité.

« Lonely Hearts » s’installe lui sur un mode plus urbain et davantage RnB, autorisant quelques libertés vocales et quelques montées qui n’auraient pas grand-chose à envier à Alicia Keys, toutes proportions gardées. On ne s’attardera pas sur le dispensable « Think About You » dont la scansion irritante et le manque d’originalité flagrant renvoient à de meilleures choses publiées dans les années 1990. L’artiste se rattrape avec « Comeback », la respiration stylistique de l’album, qui bénéficie du concours de Tory Lanez et 30 Roc, et a pour elle de mêler instrumentation organique et rythmique synthétique avec habileté, tout en posant une ambiance urbaine et spectrale du meilleur goût. Le voyage s’achève avec « Don’t Talk Me Down », exemplaire de sobriété avec ce piano-voix de fin de soirée, un parti-pris sonore rétro, rappelant, lui, les meilleures heures du RnB, avant qu’il ne bascule dans la course aux effets dénaturants. Une forme de caractère qui parcourt l’ensemble du disque et rassure sur la maturation de JoJo en tant qu’artiste accomplie.

©Copyright Music Story 2020

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