Dissidænce Episode 1

Chronique

Vitalic fête ses 20 ans de carrière avec ce double album intitulé Dissidænce, histoire de montrer qu’il n’en a toujours fait qu’à sa tête, sans jamais se laisser embarquer par les modes. Pour cette première partie, le producteur dijonnais, qui s’était associé en 2018 avec la chanteuse de Sexy Sushi Rebeka Warrior dans l’excellent projet Kompromat, signe huit morceaux dans une veine synth-pop, moins rentre-dedans qu’à son habitude. La production est en revanche toujours aussi maximaliste, comme le montre le titre d’ouverture Haute Définition. Et même si l’on sent de la frustration tout au long du disque et qu’on n’a jamais entendu un Kiddy Smile, tête de gondole de la scène house/ballroom française, aussi énervé et “métallisé” (sur Rave Against the System), Vitalic propose ici presque un album de salon. Danse avec moi, par exemple, sonne très variété 80’s comme s’il revisitait le I Just Can’t Get Enough de Depeche Mode. Sur Cosmic Renegade, malgré une basse motorisée, c’est Kraftwerk qu’on entend derrière ce synthé acid. Et que dire de 14 AM, quasiment une ballade de folk électronique avec du Jarre dedans ? Bon, qu’on se rassure, il finit par lâcher les chevaux sur la fin, avec ce Boomer OK façon techno décérébrée à la Mr Oizo et Carbonized, avec ce kick qui rebondit et ces bruits de perceuse synthétique qui vous vrillent le cerveau. De bon augure pour la partie 2… © Smaël Bouaici/Qobuz