Désordre

Chronique

Pour ce troisième album sous son nom, la contrebassiste Hélène Labarrière retrouve comme partenaires François Corneloup au saxophone baryton, Christophe Marguet à la batterie et le guitariste danois Hasse Poulsen. Ce qui avait fait l'originalité du premier opus Les Temps Changent de 2007 résidait notamment dans la sonorité de son instrument et son sens de l'improvisation. Deux ans après J'ai Le Cafard, exercice de style sur des chansons réalistes concocté avec Violaine Schwartz, Hélène Labarrière repart à l'aventure, bardée de nouvelles compositions.

Si Désordre n'est pas le genre d'album à céder aux sirènes de la facilité, ce qui aux oreilles de certains s'avérera rédhibitoire, il procurera en revanche aux amateurs de jazz libre et autres curieux une nouvelle source de réjouissances inattendues et cela à l'aide d'une équipe farouchement soudée et prête à suivre la contrebassiste rousse dans ses divagations. Le solo de « Voleur », les volutes de « La Chanson de Craonne » ou les effluves de « Montreuil Mali » contribuent à faire de Désordre une oeuvre hors-modes et hors-normes, détachée des contingences commerciales et a priori d'écoute.

Il faut une paire d'oreilles neuve pour oser découvrir cet ojni (objet jazz non identifié) où la contrebasse n'a jamais été autant sur le front, passant de scansions rock en mélancolie classique mais la curiosité en vaut le coup. Le magazine Jazz Magazine / Jazzman en a fait l'expérience pour le hisser au rang de « Choc » à sa parution.

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