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Eduard van Beinum

Discret, modeste, Eduard van Beinum pratiquait la musique tel un artisan, avec patience et amour. Il professait, bien avant que Claudio Abbado n’en fasse son credo, que le métier de chef consistait avant tout à faire de la musique ensemble. Tout le contraire du côté « glamour » représenté par certains chefs de la « jet-set ». En allant un jour assister avec sa mère à un concert du Concertgebouw d’Amsterdam, il déclare du haut de ses 14 ans qu’il sera un jour debout devant l’orchestre. Rêve d’enfant largement réalisé. Eduard van Beinum passera sa vie avec son cher Concertgebouw. D’abord comme instrumentiste puis, en 1931, comme deuxième chef aux côtés de Willem Mengelberg. Pour son premier concert à la tête du célèbre orchestre, il choisit de diriger la Symphonie N° 8 d’Anton Bruckner, une des plus difficiles à maîtriser, surtout pour un chef encore inexpérimenté.

En 1938, il est nommé directeur musical de cet orchestre qui est un des plus réputés du monde. Il va le diriger jusqu’à sa mort, survenue en1959, en pleine répétition de la 1re Symphonie de Brahms. Entre-temps, il dirigera l’Orchestre Philharmonique de Londres qui devient le meilleur d’Angleterre sous sa direction. En 1956, Eduard van Beinum est nommé directeur de l’Orchestre Philharmonique de Los Angeles.

Le style de direction du chef néerlandais était particulier en ce sens qu’il ne reposait pas sur l’autorité, mais sur le respect des musiciens et de l’écoute mutuelle. Son but était de réaliser une partition plus que de l’interpréter, vœu pieux évidemment, car c’est précisément dans ce désir que réside le mystère d’une exécution musicale. On a parlé souvent de classicisme à propos des enregistrements de ce chef qui privilégiait l’énergie et l’expression sensible, mais son art va tellement plus loin et nous emporte dans un monde où la maîtrise instrumentale le dispute à la poésie ou à la grandeur épique.

Le legs phonographique d’Eduard van Beinum n’est pas énorme, mais il contient des merveilles. Une Première Symphonie de Brahms (PHILIPS 1958) d’une puissance fébrile, souvent couplée avec une bouleversante version de la Rhapsodie pour contralto avec la voix si émouvante d’Aafje Heynis, les 8e et 9e Symphonies de Bruckner d’une force mystique incantatoire. Profondément musicien, il pouvait aborder tous les genres avec bonheur. Il faut absolument découvrir ses enregistrements consacrés à Debussy. Sous sa direction (il dirigeait sans baguette), La Mer (DECCA) est une espèce de miracle, elle brille, danse et scintille avec un raffinement incomparable, on y sent presque physiquement la douceur du vent, le clapotis des vagues ou la tempête s’annoncer. Musique pure mais combien descriptive dans cet enregistrement exceptionnel.

Les enregistrements d’Eduard van Beinum ne sont pas tous proposés en version numérique et le mélomane risque de se perdre dans les méandres des rachats et des changements de labels des majors. DECCA a publié un coffret qui permet avantageusement de découvrir ce grand chef. Certains disques sont seulement disponibles dans des reports réalisés sur la base de l’édition microsillon (LP) sans recourir aux bandes originales (BNF). Mais la ferveur n’empêchera jamais de retrouver son chemin, même hors des sentiers balisés.© François Hudry/QOBUZ

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