Boieldieu : Piano Concerto - Six Overtures

Chronique

Célèbre, célébrissime même, pendant le Consulat, l’Empire et même la Restauration des Bourbon, Boieldieu vit son étoile décliner dès 1830 avec la Monarchie de Juillet de Louis-Philippe, sans compter la maladie qui finit par le terrasser en 1834. À cette époque, Berlioz avait déjà déferlé sur la planète musicale avec sa Symphonie fantastique, de sorte que la musique de Boieldieu, quand bien même superbe, inventive, spirituelle, brillantissime, ne survécut guère à l’ouragan. Ses quelque quarante opéras, qui avaient connu tous les triomphes autant à Paris qu’à la cour de Russie où il séjourna de 1804 à 1810, tout fut relégué dans les bibliothèques, et seule La Dame blanche et Le Calife de Bagdag étaient parfois encore donnés. Mais de nos jours, ce contemporain de Beethoven retrouve enfin la gloire qui fut la sienne, et on peut ici redécouvrir les phénoménales ouvertures qu’il offrait à ses œuvres moins connues : La Prisonnière, Jean de Paris, Les Voitures versées, Ma Tante Aurore et quelques autres, de petits bijoux qui n’ont rien à envier à Rossini. On entendra aussi avec plaisir son seul et unique Concerto pour piano, une œuvre de jeunesse écrite encore dans sa ville natale de Rouen, en 1797 : Haydn et Mozart ne sont pas loin, certes. Mais quelle invention, là aussi ! Howard Griffith et l’Orchestre de la Suisse Italienne accompagnent la pianiste Nataša Veljkovic, disciple de Badura-Skoda et Rudolf Firkušný, qui remporta le Premier Prix Haskil en 1985, quand même. © SM/Qobuz

Détails de l'enregistrement original : Recording : April 14-17, 2015, Auditorio Stelio Molo RSI, Lugano (Switzerland)