Bartók: Violin Concertos Nos. 1 & 2

Chronique

Les deux concertos pour violon de Bartók ont été écrits à trente années d’intervalle pour deux virtuoses. Si le Deuxième Concerto, en forme de thème et variations se développant d’ingénieuse manière sur trois mouvements, est connu depuis longtemps, le premier est resté longtemps inédit. Écrit comme une déclaration d’amour à la violoniste suisse d’origine hongroise Stefi Geyer dont Bartók était amoureux, il a été tenu secret par sa dédicataire, et c’est bien après la mort du compositeur que la violoniste fit connaître l’œuvre au mécène et chef d’orchestre Paul Sacher, très proche de Bartók qui en assura la création avec Hansheinz Schneeberger, en 1958 seulement.
Longtemps délaissés par les violonistes, voilà que ces deux concertos trouvent aujourd’hui un regain d’intérêt de la part d’une nouvelle génération d’interprètes. Le violoniste autrichien Benjamin Schmid, à la réputation sans cesse grandissante, possède un répertoire très varié, n’hésitant pas à pratiquer le grand écart entre les genres, des Sonates et Partitas de Bach au jazz. Enregistrée à Pécs, cinquième ville de Hongrie et capitale européenne de la culture en 2010, cette nouvelle version a été réalisée en 2016 et 2017 avec l’Orchestre Philharmonique de Pannonie dirigé par son directeur musical, le chef finlandais, d’origine hongroise, Tibor Bogányi dont la carrière s’affirme de plus en plus dans ses deux pays d’origine. © François Hudry/Qobuz