Fabric Worldwide

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Couple à la ville et derrière les platines, les DJ’s américaines Eris Drew et Octo Octa, connues pour leur science du mix (elles ont écrit un livre dessus) et leur engagement en faveur de la communauté LGBTQ+, héritent du dernier volume de la légendaire série de compilations Fabric, succédant à un autre duo, Maribou State, qui avait livré une compile de haut vol au printemps dernie racontant l’itinéraire d’une soirée en club. Du fond de leur forêt du New Hampshire, Eris Drew et Octo Octa ont, elles, été plutôt nostalgiques au moment d’opérer leur sélection et sont parties fouiller leur collection de disques vinyles pour concocter ce qui sonne comme un hommage aux éphémères artistes et labels de house américains des années 90.Le disque démarre vers 3h du matin, directement en peak time, avec Sweet in the Morning de Project Sound Mix, un track de house tribale à souhait de 1994 sorti sur le label new-yorkais Hardtrax, déjà repéré par Moby sur son Underground Mix en 2012 (là aussi calé en ouverture). Derrière, on entre dans un tunnel d’anthems rave du siècle dernier, type Rock 2 Tha Beat de RM Project (1995), Automatic de Continous Cool (1996), l’alias de Steve Rachmad, le Laurent Garnier néerlandais, tout en montée d’acide, ou encore Everybody Get Up (The Two Amigos), hit oublié publié en 1995 par Footwork Records.Eris Drew et Octo Octa, qui placent deux inédits (Reactiv​-​8 et River, 8 renversantes minutes d’acid house), naviguent ensuite entre tribal house, avec un remake du classique Good Life par Global Method et Orbital, ou UK garage, avec le pionnier du genre Jeremy Sylvester (G.O.D. - Watch Ya Bass Bins), sans jamais vraiment faiblir, à la manière d’un raveur des 90’s… © Smaël Bouaici/Qobuz

Couple à la ville et derrière les platines, les DJ’s américaines Eris Drew et Octo Octa, connues pour leur science du mix (elles ont écrit un livre dessus) et leur engagement en faveur de la communauté LGBTQ+, héritent du dernier volume de la légendaire série de compilations Fabric, succédant à un autre duo, Maribou State, qui avait livré une compile de haut vol au printemps dernie racontant l’itinéraire d’une soirée en club. Du fond de leur forêt du New Hampshire, Eris Drew et Octo Octa ont, elles, été plutôt nostalgiques au moment d’opérer leur sélection et sont parties fouiller leur collection de disques vinyles pour concocter ce qui sonne comme un hommage aux éphémères artistes et labels de house américains des années 90.Le disque démarre vers 3h du matin, directement en peak time, avec Sweet in the Morning de Project Sound Mix, un track de house tribale à souhait de 1994 sorti sur le label new-yorkais Hardtrax, déjà repéré par Moby sur son Underground Mix en 2012 (là aussi calé en ouverture). Derrière, on entre dans un tunnel d’anthems rave du siècle dernier, type Rock 2 Tha Beat de RM Project (1995), Automatic de Continous Cool (1996), l’alias de Steve Rachmad, le Laurent Garnier néerlandais, tout en montée d’acide, ou encore Everybody Get Up (The Two Amigos), hit oublié publié en 1995 par Footwork Records.Eris Drew et Octo Octa, qui placent deux inédits (Reactiv​-​8 et River, 8 renversantes minutes d’acid house), naviguent ensuite entre tribal house, avec un remake du classique Good Life par Global Method et Orbital, ou UK garage, avec le pionnier du genre Jeremy Sylvester (G.O.D. - Watch Ya Bass Bins), sans jamais vraiment faiblir, à la manière d’un raveur des 90’s… © Smaël Bouaici/Qobuz

Le jour de gloire est arrivé pour Chris Davids et Liam Ivory, les deux têtes de Maribou State, invités dans la cour des grands avec ce premier mix Fabric, l’étoile du clubbing londonien. Parrainé à ses débuts par Fatboy Slim, le duo est familier du dancefloor de Farringdon depuis l’adolescence, lorsqu’il rejoignait la soirée True Playaz de DJ Hype en RER depuis la banlieue du Hertfordshire. Leur mix reflète ainsi “les heures passées avant de rejoindre le club, à boire un coup chez un copain, prendre le train jusqu’à Londres, puis le métro, et cette excitation qui montait au fur et à mesure qu’on se rapprochait”.On démarre donc downtempo avec le Slow Down d’Art Feynman alias Luke Temple, chanteur du groupe new-yorkais Here We Go Magic, avant d’attaquer disco avec Risco Connection, spécialiste de la cover dans les 70’s, qui reprend ici Ain't No Stoppin' Us Now de McFadden & Whitehead, et surtout le génial Disco Dancer du musicien ghanéen Kiki Gayan, clavier du groupe Osibisa. On retiendra également l’inédit de Maribou State Mother, un titre de UK garage rétro, avec un peu de rave dedans (dédié à la Room 1 du club), et leur superbe rework du Reckoner de Radiohead, avec ce synthé bien mental qu’on risque d’entendre un bout de temps. Et puis on les soupçonne d’être derrière l’alias Shire Tea, qui sert en fin de partie Gentlemen's Whistle Club, titre magique qui mêle jungle, dub, dubstep, UK garage, un vrai condensé de Fabric. © Smaël Bouaici/Qobuz

Carrefour principal de la scène des musiques électroniques londoniennes, Fabric a vu défiler tous les artistes qui comptent depuis vingt ans dans son club, avec plus de 1 000 week-ends de party jusqu’au petit matin. Une communauté de teufeurs que le club a su transformer en mélomanes via ses deux séries de compilation Fabric et FabricLive. En 2018, la maison annonçait pourtant la fin des deux séries, en grande pompe, puisque le volume 100 de Fabric était confié aux DJ’s résidents historiques du club, Craig Richards et Terry Francis, tandis que le 100e épisode de FabricLive, dédiée à toutes les musiques “breakées” (dubstep, drum’n’bass…), passait entre les mains de Burial et Kode9.La série unifiée Fabric Presents a ensuite pris la relève, featuring successivement Bonobo, Kölsch, Martinez Brothers et Amélie Lens cette année. Mais pour ses 20 ans, Fabric a décidé de revenir à l’ancienne dichotomie, avec une double compilation de titres exclusifs des artistes passés par le label – qui sont également les plus intéressants de la scène. Sur le disque “breaks”, on retrouve notamment Shackleton, qui avait marqué la série avec son Fabric 55, J. Majik, James Lavelle ou encore le maître du dubstep Pinch. Côté “techno”, on retrouve la productrice anglaise Maya Jane Coles, le taulier du Berghain Marcel Dettmann pour un gros track de peak time, mais surtout Nina Kraviz, qui livre sans doute un de ses meilleurs titres, un beat techno brut haletant et hypnotique, Da, et Margaret Dygas, qui lâche le superbe Zeitgeist, 10 minutes iconoclastes et minimalistes digne de son label Perlon, peut-être le morceau de techno le plus jazzy de l’année. © Smaël Bouaici/Qobuz