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Talila

Chanteuse, comédienne, écrivain et conteuse, Talila (Gutwilig) est née le 3 février 1946 à Paris, de parents juifs polonais (tailleurs de métier) émigrés en France en 1936. En 1965, elle entre à l'Université de Nanterre pour y poursuivre des études de lettres modernes et devient professeur de français à la grande joie de ses parents. Elle participe au mouvement de révolte de Mai 68 et devient copine de Cohn-Bendit. À 23 ans, elle épouse le politologue et sociologue Pierre-André Taguieff (directeur de recherche au CNRS, professeur à l'Institut d'études politiques de Paris et auteur de nombreux ouvrages), un non-juif pourtant ardent défenseur d'Israël et de son peuple, qu'elle a rencontré sur le campus et dont elle est, aujourd'hui, depuis longtemps séparée mais restée très proche. De cette union naîtra en 1972 une fille, Flore, à son tour comédienne. Après dix années de professorat, Talila quitte l'Education Nationale en 1979 pour se consacrer à la chanson.



C'est dans le mouvement sioniste socialiste, où ses parents l'envoyaient passer ses vacances, que Talila commence à danser et chanter, d'abord en hébreu puis en yiddish, langue en voie d'extinction qu'elle éprouvera très vite le besoin de transmettre et de sauver de l'engloutissement. Avec le chanteur et conteur yiddish Ben Zimet dont elle partagera la vie durant plusieurs années (et dont le fils, Joseph Zimet, est l'époux de Rama Yade, l'ancienne secrétaire d'État du gouvernement Fillon), elle explore le répertoire yiddish des Juifs d'Europe centrale et orientale qu'elle chante sur scène et qu'elle enregistre avec l'ensemble Kol Aviv (Ott Azoy, Chants et danses d'Israël, Chants yiddish chez Arion). Peu de temps avant le départ de Ben Zimet pour le Sénégal, Talila enregistre en duo avec lui et le Yiddish Orchestra un album de chants yiddish (chez Abeille Musique). Se retrouvant seule, elle se rapproche d'un homme qu'elle avait côtoyé pendant vingt ans lorsqu'il accompagnait à la clarinette les chanteurs de Ben : Teddy Lasry (le fils de Jacques Lasry, le pianiste, compositeur et co-fondateur avec les deux frères Baschet des fameuses Structures Sonores Lasry-Baschet), dont elle partage la vie aujourd'hui.



C'est en 1994 qu'elle commence à dire ses propres textes sur scène, d'abord au Théâtre de la Vieille Grille à Paris. Elle y excelle, racontant de façon très suggestive, et non sans humour et ironie, l'époque passée, à travers l'évocation des souvenirs tristes ou gais de son enfance et des moments simples de sa vie quotidienne au milieu des siens et du monde ashkenaze parisien dont elle est issue. Quant à la musique yiddish qu'elle chante, c'est un art du mélange des genres, entre blues et jazz manouche, swing des comédies musicales américaines, rumba lente et complainte de rues. Car Talila ne veut pas être rattachée aux clichés liés au monde klezmer : « Je ne suis ni une chanteuse folklorique ni une chanteuse communautaire » dit-elle avec force. Et regrette que l'on fasse si souvent un rapprochement entre elle et Israël alors qu'elle n'aimerait pas en être une citoyenne : « Je ne pourrais pas y vivre mais je ne supporte pas qu'on y touche » déclare-t-elle. Si elle échappe au cloisonnement d'une tradition musicale juive figée où elle ne veut pas se laisser enfermer, c'est grâce aussi aux talents du remarquable musicien et multi-instrumentiste Teddy Lasry, issu de l'univers du jazz et de la musique hassidique, co-fondateur du groupe mythique Magma, qui l'accompagne au piano, réalise bon nombre de ses arrangements et participe à l'intemporalité de son univers yiddish.



Talila a participé à plusieurs cérémonies du souvenir dédiées aux juifs comme la commémoration de la rafle du Vel'd'Hiv par Jacques Chirac en 1995 où la responsabilité de la France dans la Shoah est reconnue. Le film Yiddish, yiddish de 1996, réalisé par Jean-Claude Baumerder, trace son portrait et s'interroge sur l'avenir du yiddish. En mars 2004 sur la scène du Théâtre de l'Opprimé à Paris puis au Festival d'Avignon, Talila s'illustre brillamment non seulement par la performance que représente la pièce-monologue Yadja ou la tête ailleurs de Blanca Mezner et Dan Wolman, qui traite de la vie après avoir vécu l'enfer des camps, mais aussi par son jeu poignant et sincère. En 2010, Mon Yiddish Blues, livre-disque édité chez Naïve, alterne des chansons qui ont traversé le temps sans vieillir avec des textes émouvants et drôles écrits et dits par Talila. Dans son dernier album Le temps des bonheurs sorti en novembre 2012, Talila a invité des grands noms du jazz comme Christophe Wallemme, André Ceccarelli et la guitare électrique vivifiante de Denys Lable ainsi que l'écrivain Jean Rouaud (Prix Goncourt 1990) qui lui a signé deux chansons.



© Qobuz (12/2012)

Discographie

4 album(s) • Trié par Meilleures ventes

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