Seong-Jin Cho

Dès ses débuts de pianiste, le Sud-Coréen Seong-Jin Cho (1994) professe une attirance évidente pour la musique française en général, Debussy en particulier. Lors de sa toute première apparition en public à l’âge de onze ans, il avait joué Children’s Corner de Debussy. Puis, lorsqu’il a décidé en 2012 de poursuivre sa formation musicale à l’étranger, son choix s’est porté sur Paris, au Conservatoire National Supérieur de Musique où il fréquenta la classe de Michel Béroff, spécialiste incontesté de l’œuvre de Debussy. Cho a donc retravaillé avec son ancien professeur, entre-temps devenu un ami, en vue de son propre album Debussy ; le choix des œuvres se « restreint » à des œuvres de virtuosité moyenne – l’exhibition mécanique n’étant pas son propos, même s’il maîtrise impérialement l’instrument –, mais dont le contenu poétique permet au pianiste de faire montre de son exquise maîtrise des coloris de l’instrument. Hommage à sa propre enfance, Children’s Corner, mais aussi les deux cahiers d’Images et la si fine Suite bergamasque. Pour mémoire, Seong-Jin Cho remporta en 2015 le Prix Chopin de Varsovie, passeport incontestable pour une carrière internationale. © SM/Qobuz

Lorsqu’il remporta en 2015 le Premier prix du prestigieux concours Chopin de Varsovie, le pianiste coréen Seong-Jin Cho savait qu’il serait illico lancé sur la voie d’une brillante carrière internationale. Pourtant, cet admirateur de Radu Lupu n’a rien d’un carriériste : certes, il tourne dorénavant dans les plus grandes salles de la planète – Carnegie Hall, Concertgebouw, Philharmonie de Paris, Herlukessaal à Munich, Mariinsky à Saint-Pétersbourg, une liste qui pourrait remplir cette page à ras bord –, mais à son jeune âge (il est né en 1994) Seong-Jin Cho n’en néglige pas pour autant les répertoires moins flashy de la musique de chambre, et cherche bien moins la gloire que la musique avant toutes choses. Ce disque Chopin, dans lequel il donne les quatre Ballades et un Premier concerto de Chopin tout en tendresse, tout en douceur, comme s’il s’excusait de se jouer des éléments virtuoses avec tant de facilité en les donnant toujours transparents et pianissimo, se concentrant avant tout sur la ligne mélodique – comme devait le faire Chopin lui-même ? –, est le meilleur témoignage de sa quête franchement différente de ce qui se fait trop souvent. Voilà un nom que l’on n’a pas fini de voir et d’entendre ; pour s’en souvenir : ce sont les trois premières lettres du nom de Chopin. © SM/Qobuz

« Adoubé en 2015 au dernier Concours Chopin de Varsovie, le Sud-Coréen Seong-Jin Cho aborde les rivages debussystes. Sans se distinguer par son originalité, sa lecture souple, claire et équilibrée ne commet aucun écart stylistique et donne une vision où la séduction opère, servie par des moyens sans faille. [...] Il ne manque que ce je-ne-sais-quoi si présent chez Arrau, François, Ciani, Michelangeli, Rouvier, Planès, Bavouzet [...]. (Classica, mars 2018 / Michel Le Naour)

La mode est de donner à tout prix un titre générique aux albums classiques. « Der Wanderer », c’est évidemment le titre de la Fantaisie de Schubert figurant en tête de cet enregistrement, mais c’est surtout le symbole même du romantisme allemand dans sa quête inlassable et quasi métaphysique de la paix intérieure à travers la poésie et la nature. On peut certes se demander si les sonates de Berg et de Liszt répondent vraiment à une telle dénomination. Le programme du jeune pianiste coréen Seong-Jin Cho va plus loin que ce simple titre par son souci d’unir la Wanderer-Fantaisie à Liszt, qui en réalisa un arrangement pour piano et orchestre, et à Berg, dont le langage expressif se situe dans le sillage et dans l’inquiétude schubertiennes. Pour son quatrième disque chez Deutsche Grammophon, Seong-Jin Cho confirme sa stature et étonne par sa maturité lui permettant d’exprimer la quintessence d’œuvres dont l’accès n’a jamais été immédiat. Il sait conjuguer grandeur et construction à travers une technique sans faille qui ne vient jamais se substituer à l’expression. © François Hudry/Qobuz

Après avoir remporté le Premier Prix du Concours Chopin de Varsovie en 2015, le pianiste coréen Seong-Jin Cho (né en 1994) s’est embarqué pour une carrière mondiale éclatante qui l’a déjà mené partout, partout et partout. Après ses trois premiers albums, deux consacrés à Chopin (normal…), un troisième à Debussy (déjà plus inhabituel), le voici dans Mozart, en particulier avec le Concerto en ré mineur qui lui avait déjà valu un troisième prix au Concours Tchaïkovski de 2011. Le pianiste explique d’ailleurs que Mozart est pour lui une sorte d’amour de jeunesse, ce qu’il prouve avec grande finesse dans cet enregistrement. Il faut dire qu’ici accompagné par Yannick Nézet-Séguin – un maître dans l’art de l’accompagnement, autant pour l’opéra que dans le domaine concertant – il a trouvé un acolyte de choix. On notera que Cho a choisi les cadences composées par Beethoven. Son album comporte également deux sonates du même Mozart, toutes deux dans des tonalités majeures contrastant fortement avec le sombre et théâtral concerto. Ici encore le pianiste cherche avant tout la clarté et la ligne chantée, plutôt que la virtuosité – assez présente malgré tout, même si les sonates de Mozart ne sont pas des monstres de mécanique digitale. L’album se termine avec la Fantaisie en ré mineur, une des œuvres les plus célèbres quand bien même il ne s’agit que d’un fragment d’un mouvement – inachevé, ou dont la fin a été perdue. Les dix dernières mesures conclusives ont été rajoutées par un éditeur. © SM/Qobuz

En octobre 2015, le pianiste sud-coréen Seong-Jin Cho remportait le très convoité 17e Concours international de piano Frédéric-Chopin qui, tous les cinq ans, désigne le meilleur interprète du compositeur polonais par un jury d'experts. Son interprétation des 24 Préludes et de la Sonate n° 2, qui a fait l'objet d'un premier disque, avait convaincu le cercle de spécialistes de couronner ce virtuose de vingt-et-un ans, formé au conservatoire de Paris dans la classe de Michel Béroff.Depuis, le prodige du clavier s'est manifesté tant en galas prestigieux que sur disque, enregistrant le Concerto n° 1 de Chopin avec le London Symphony Orchestra dirigé par Gianandrea Noseda (2016), suivi d'un très beau programme consacré à Debussy (2017) et du Concerto n°20 K. 466 de Mozart avec le Chamber Orchestra of Europe conduit par Yannick Nézet-Séguin (2018). Après une nouvelle tournée triomphale, c'est à un récital thématique baptisé The Wanderer, en clin d'oeil à sa vie d'aventurier de la musique, que convie Seong-Jin Cho.Divisé en trois parties de trois compositeurs différents, l'album déroule le concept de la forme sonate, basée sur un motif repris, décomposé et démultiplié en de subtiles variations. Pour la bien-nommée Wanderer Fantasy Op. 15 (D. 760, 1822) de Schubert, connue pour son premier mouvement Allegro con fuoco ma non troppo, le pianiste réussit non seulement cette brillante introduction par un toucher très fin, mais délivre un fort pouvoir d'évocation dans le touchant Adagio de la partition romantique, puis un Presto et un Allegro volubiles, dont les envolées et retours recèlent un émerveillement permanent, selon ses dires.À cette entrée en matière rayonnante suit une oeuvre moins entendue, la Sonate Op. 1 d'Alban Berg, une pièce savante et plus déstructurée qui invite à la réflexion, comme les notes de ce miroir en morceaux éparpillés. Le style de Seong-Jin Cho reste le même alliage de sensibilité et de maîtrise, tout au long de cette sonate aux quatre mouvements liés par un tempo conducteur. Puis, c'est à une véritable pièce de résistance que s'attaque l'interprète avec la fameuse Sonate en si mineur S. 178 de Franz Liszt et ses quinze variations, en forme de catalogue instrumental des sentiments. Passé le profond Lento assai et le difficile Allegro energico dont l'enthousiasme demeure contenu, le pianiste prend de l'assurance au fil des épisodes et fait chanter son instrument dans un Grandioso plus affirmé et des suites où le technicien sait s'effacer devant la beauté de l'oeuvre. © ©Copyright Music Story Loïc Picaud 2020