Jill Scott

Loin des divas (trop) sucrées de la soul contemporaine, Jill Scott confirme ici que sa voix comme ses textes sont bien au dessus de ceux de ses consœurs. Offrant le terrain rocailleux de l’amour, la nostalgie et la déception, The Light Of The Sun est une merveille de groove racé, à l’instrumentarium léché, et portée par des compositions dignes des perles de la soul cinq étoiles des 70’s.

Loin des divas trop sucrées et creuses du R&B contemporain, Jill Scott confirme à chaque nouvel album que sa voix comme ses textes sont bien au-dessus de la mêlée… Woman, cinquième album studio de la soul sister de Philadelphie, confirme un peu plus son statut de fille de la vengeance de Millie Jackson, de Marlena Shaw voire d’Aretha Franklin, version nu-soul, grâce à un groove toujours aussi racé, un instrumentarium toujours aussi léché et, surtout, des compositions toujours aussi dignes des perles de la soul cinq étoiles des seventies. Avec un son propre à sa ville de Philly, Jill Scott slalome entre mélancolie et revendication, sa voix offrant toutes les souplesses possibles. Entre R&B et nu soul, Woman remplit son contrat, sans fioriture ni poudre aux yeux inutile. De la soul pour puristes. Du groove garanti velours et soie. © MD/Qobuz

La femme, dans toutes les acceptions que le terme recouvre, est le titre et le thème du cinquième album de Jill Scott, dont le précédent effort The Light of the Sun (2011), avait quelque peu laissé ses fidèles sur leur faim. Quinze ans après Who Is Jill Scott, à quelques jours près, l'excellente chanteuse renoue avec le producteur de cette oeuvre inaugurale, Andre Harris, pour une virée dans le plus bel esprit « Philly Soul », à défaut d'être totalement et purement vintage. En effet, remarquablement mis en son, Woman prend place parmi ses meilleures réalisations grâce à ces récits impeccablement menés sur tempo lent, réhaussés par l'assurance de l'interprète. Il n'est qu'à écouter « Prepared » pour s'en convaincre, Jill Scott n'est jamais plus convaincante que dans ce registre, en comparaison du R&B boursouflé de « Run Run Run », couvert de cuivres, d'orgue et de choeurs pour masquer l'absence d'inspiration au-delà du groove. « Can't Wait » est un autre bon exemple de cette soul satinée, un brin matoise, que « Lighthouse » sert à merveille avec son changement inopiné d'ambiance, du beat electro à la touche sensuelle du piano Fender Rhodes.Annoncé par les simples « Fool's Gold » et « You Don't Know », dont le premier n'est pas son meilleur ambassadeur, l'album composé avec l'ex-Boyz II Men Aaron Pearce contient une jolie perle avec le titre « Closure », introduit par le bref « Willing (Interlude) ». Un funk traité comme une jam qui donne du ressort à la voix de celle qui, successivement, a interprété la seconde femme de James Brown dans le biopic Get on Up et Nina Simone dans Nina. Ce retour en grâce aurait pu avoir pour titre, si ce n'était son thème majeur, « Cruisin' », tant il coule de source. © ©Copyright Music Story Loïc Picaud 2015