Le baryton Christian Gerhaher, interprète les Rückert Lieder de Mahler , Salle Pleyel le 17 février.

Dès 2001 chez Arte Nova, son Winterreise se remarquait. Voix pas grande, belle, disant bien, sachant faire sentir, en rare union avec son pianiste Gerold Huber. D'autres Schubert, Brahms, Jedermann ont suivi. Un contrat RCA, confirmation mondiale, n'a rien changé à la manière de Christian Gerhaher. Peu d'opéra : la projection de sa voix, sa rare faculté d'insinuation s'y perdent un peu. Mais son Papageno mis en scène par Achim Freyer (Strasbourg) brillait d'un don bien rare, une modestie rayonnante. Cette discrétion assumait la qualité star à Salzbourg 2006 avec Muti, emportant tous les cœurs. Son secret ? Simplicité, et sympathie. Et ferveur : une intériorité, qui sait se communiquer. Au Châtelet dans une Saint Jean inégale (Wilson/Emmanuelle Haïm), d'un seul arioso, il nous rapatriait dans le surnaturel. Un artiste rare, à retrouver dans les Rückert Lieder de Mahler avec l'Orchestre des Champs-Élysées et Philippe Herreweghe (Paris, Salle Pleyel, le 17/02).