Trois jours après la fin de la première édition, nous reprenons la route direction Clisson afin d’entamer la deuxième partie du Hellfest. Au programme ? Quatre jours d’une programmation éclectique et un sacré challenge pour les rotules.

Jeudi 23 juin 2022 : Jour 1

C’est le guitariste de Motörhead, Phil Campbell, qui ouvre les hostilités avec ses Bastards Sons. Au programme ? Un concert nostalgique composé essentiellement de reprises du trio culte emmené par Lemmy Kilmister, dont la statue trône fièrement peu loin d’ici. Un hommage au chanteur décédé en 2015 aura d’ailleurs lieu après le concert de Scorpions (dont fait partie Mikkey Dee, ancien batteur de Motörhead). On enchaîne sans hésiter sur le talentueux Tyler Bryant qui nous sert son classic rock teinté de blues pendant trente minutes avant l’assaut des vétérans anglais de Thunder qui font plaisir sans trop forcer.

Tyler Bryant And The Shakedown © Will Ireland

Le grand moment de la journée restera le concert de Slope sur la Warzone. C’est bien simple, durant un peu moins d’une heure, les Belges vont tout raser sur leur passage avec leur hardcore teinté de Beastie Boys et de Pantera. Absolument imparable. Le public ne s’y trompe pas et offre une ovation au groupe.

C’est ensuite Lowrider qui déboule dans la Valley pour asséner son stoner aux curieux juste avant le concert des maîtres du heavy metal Helloween (sous la bannière “Pumpkins United”) qui nous gâtent avec un set best of mais un peu trop en pilotage automatique. On termine la soirée avec la triplette Hangman’s Chair, qui déballe son sludge avec conviction et intensité, Heilung et son folk grand spectacle et enfin Jerry Cantrell (accompagné de Greg Puciato) qui galvanise la foule avec un show très axé sur le répertoire d’Alice In Chains. Imparable.

Vendredi 24 juin 2022 : Jour 2

Direction la Warzone en ce beau matin pluvieux pour la prestation de Sons Of O'Flaherty et leur punk celtique qui a le mérite de mettre la banane. Une superbe entrée en matière avant d’attaquer la Mainstage à la découverte des puissants Disconnected et leur metal alternatif qui fait mouche. Okkultokrati investit une Temple déjà tout acquise à sa cause, et à raison tant la musique des Norvégiens surprend et entraîne, quelque part entre doom metal décomplexé et black metal magnifié. L’une des claques de cette édition 2022.

Tout l’inverse de Blues Pills qui, malgré un concert honnête, peine à retrouver son souffle depuis le départ du guitariste Dorian Sorriaux. Quel contraste avec le show décomplexé des punks français Pogo Car Crash Control qui ont dévasté la Warzone. De l’énergie punk, il y en avait aussi dans le hard rock de Danko Jones. Dommage que le bougre ne daigne pas innover un peu plus.

Derrière, Killing Joke, emmené par Jaz Coleman, donne une leçon sauce new wave, rock gothique et metal industriel à tous les quidams amassés devant la Mainstage 1. Malgré le son changeant et le temps pas assez chaud (à moins que ce ne soit l’inverse ?), la claque est totale. Le thrash metal du combo français Kreator finit de mettre à terre le public avec une scénographie faite de corps empalés.

Trent Reznor of Nine Inch Nails © Scott Dudelson

La soirée se conclut par le show ultra-maîtrisé d’Alice Cooper et le très attendu concert de Nine Inch Nails qui aura tenu ses promesses. Quel plaisir d’entendre des madeleines de Proust comme Closer, Gave Up ou Hurt sur un énorme système-son !

Samedi 25 juin 2022 : Jour 3

La fatigue se lit sous les yeux des festivaliers mais nous ne sommes qu’à la moitié de la partie. Heureusement, Existance et son heavy metal sont là pour nous remettre du baume au cœur avant le rock classique et classy de Dirty Honey et la prestation over the top de Michael Monroe, déchaîné comme jamais.

Changement d’ambiance complet avec Gloryhammer et son power metal épique avec décorum heroic fantasy sur scène et armures pour les musiciens. Un grand moment pour les fans du genre, les autres pourront admirer la maîtrise. Ayron Jones investit la Mainstage 1 pour présenter son rock teinté de grunge et de pop avec classe et maîtrise. La foule ne s’y trompe pas et salue comme il se doit le natif de Detroit avant l’assaut à la gorge de Betraying The Martyrs sous l’Altar qui a laissé des cicatrices aux fans de metalcore présents sur place.

Myrkur © Xavi Torrent

Gary Clark Jr et son rock (très) teinté blues vient ensuite reposer la foule avec une prestation d’une classe folle qu’on aurait aimé prolonger, comme le show psychédélique des Toulousains de Slift. The Rumjacks déboulent ensuite dans la Warzone avec leur punk rock celtique qui fait mouche tandis que les Grecs de Villagers Of Ioannina City tutoient le divin avec leur stoner brassé. Incroyable.

On retouche terre avec Myrkur et son folk « abyssal » avant de se prendre une mandale teutonne par Kadavar avec leurs riffs contagieux et leur puissance inégalable. La soirée se conclut avec Converge sous l’étiquette Bloodmoon (la collaboration du groupe avec Chelsea Wolfe) qui délivre une prestation violente, sale et diaboliquement convaincante avant la branlée ultime signée The Exploited. Comment dormir après cela ?

Dimanche 26 juin 2022 : Jour 4

La matinée débute sous les meilleurs auspices avec les entêtants Molybaron, les prometteurs Spiritbox ou le très attendu concert de The Atomic Bitchwax. Cependant, rien ne nous a autant fait vibrer ce dimanche que le concert démentiel de Year Of No Light avec son post-rock psychédélique hors du temps. A découvrir d’urgence. L’autre grand moment de cette journée était à n’en pas douter la rencontre Regarde Les Hommes Tomber vs Hangman’s Chair pour un moment d’une rare intensité et qui ne demande qu’à être renouvelé. On veut une tournée !

On passe ensuite au rock teinte black de Midnight sur la Temple, imparable, et on se fait surprendre par Ugly Kid Joe avec son metal feel good. En attendant Metallica, nous faisons une dernière incursion sous la Valley pour le concert de Thou, aussi balèze que prévu, avant de regretter le son de celui du combo suédois Avatar.

Derrière, on rejoint Bring Me The Horizon pour une revue de catalogue avec une énergie folle et un son de tous les diables. Ce sera malheureusement l’inverse avec Black Label Society, qui, malgré une bonne set-list, semble se regarder le nombril et peine à impliquer les spectateurs.

Joakim Broden of Sabaton © Mariano Regidor

Heureusement, Sabaton vient réveiller tout ce beau monde à coups d’effets pyrotechniques pour préparer l’arrivée des Four Horsemen de Metallica, évènement de cette édition. La bande emmenée par James Hetfield offre un show au départ un peu timide avant de monter en puissance dans la seconde partie. Les Californiens font défiler des classiques tels que Fade to Black ou One et des raretés comme Dirty Window ou Damage, Inc. On sait cependant Metallica capable de bien mieux et on espère les revoir bientôt du côté de Clisson. Pourquoi pas pour les 40 ans de leur album culte Master of Puppets sorti en 1986 ?

Top 5 Hellfest Part 2 :

1) Slope

2) Kreator

3) Villagers Of Ioanina City

4) Year Of No Light

5) Okkultokrati

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