Ce soir à Pleyel, Riccardo Chailly dirigera l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig le temps d’une soirée Mendelssohn. Pour le Concerto pour piano n°1, Lang Lang sera même de la partie…

La liste des chefs qui ont animé, de manière permanente, l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig au siècle passé ressemble à s’y méprendre à un tableau d’honneur : Arthur Nikisch, Wilhelm Furtwängler, Hermann Abendroth, Václav Neumann, Kurt Masur, Herbert Blomstedt. Il faut dire que cette phalange, fondée en 1781, et dont il convient de rappeler que Mendelssohn en fut le sémillant patron au milieu du XIXe siècle, a toujours appartenu au cercle très restreint des meilleurs « instruments symphoniques » d’outre-Rhin, tant ses qualités intrinsèques supportent aisément la comparaison avec celles de l’Orchestre philharmonique de Berlin et de l’Orchestre de la Staatskapelle de Dresde.

En quittant la direction de l’Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam pour prendre les rênes de Leipzig en 2005, Riccardo Chailly n’a pas seulement maintenu la formation allemande au niveau d’excellence auquel ses prédécesseurs l’avaient minutieusement hissée, il a élargi les programmes de concert vers des contrées contemporaines auxquelles les oreilles germaniques étaient peu habituées. La force du chef transalpin tient à ce qu’il a apporté à l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig un supplément d’âme gorgée de latinité, sans négliger les « fondamentaux » qui ont forgé sa réputation au cours des siècles, et notamment le grand répertoire. Maestro Riccardo dirige ici le second mouvement de la Turangalîla-Symphonie de Messiaen mais cette fois à la tête de la phalange de la Scala de Milan :