Le 13 décembre, la soprano Patricia Petibon chantera Mozart, Haydn et Gluck au Théâtre des Champs-Elysées pour un voyage au coeur de la Passion et des sentiments.

Le 13 décembre, Patricia Petibon est en récital au Théâtre des Champs-Elysées, accompagnée de Giovanni Antonini à la tête de l’ensemble Il Giardino Armonico.

S’inscrivant dans la série Les Grandes Voix, cette soirée permettra d’entendre la soprano dans des airs d’opéras des années 1770, période d’apogée du mouvement Sturm und Drang dans les arts, courant qui chante la confusion des sentiments et le bouleversement des passions.

Petibon interprètera le grand air de solitude et de désespoir de Giunia, personnage de Lucio Silla, un opéra de jeunesse de Mozart. Puis elle sera Zaïde dans l’opéra éponyme du même compositeur. Elle chantera également, Die Schuldigkeit des ersten Gebots, considéré comme le premier opéra de l’enfant prodige, composé en 1767, alors qu’il avait onze ans ; une oeuvre rarement produite. Puis elle se tournera vers Haydn avec deux airs issus des opéras Il Mondo dell a luna et Lo speziale, abordant les thèmes de l’amour. Elle achèvera son récital chez Gluck, dans Armide et Iphigénie en Tauride, avec des paroles empruntes de tristesse et de révolte.

C’est un programme qui s’adresse avant tout aux sentiments profonds, que nous propose la cantatrice au théâtre de l'avenue Montaigne ce 13 décembre. Patricia Petibon connaît bien ce répertoire pour l’avoir déjà chanté avec les plus célèbres chefs d’orchestre. En effet, en 1999, pour le réouverture du Théâtre du Châtelet, elle interprétait Orphée et Eurydice de Gluck sous la baguette de Sir John Eliot Gardiner. La même année, elle est invitée par l’Opéra du Rhin pour incarner Blondchen, la servante de Konstanze dans L’Enlèvement au Sérail de Mozart. En 2005 et 2006, Patricia Petibon rencontre un grand succès dans le rôle de Giunia dans Lucio Silla.

Sturm und Drang (« tempête et passion »), le courant au coeur de la programmation de ce récital de Patricia Petibon, est un mouvement politique et littéraire né en Allemagne dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Il est fondé sur une contestation des Lumières (aufklärung) et trouve un regain d’intérêt dans la nature, prône la supériorité des sentiments et de la passion face à la raison. En musique, il se matérialise par une présence marquée de la tonalité mineure dans les œuvres, pour faire surgir la sentiment de désespoir et de lutte interieure. Le tempo et les dynamiques musicales changent brutalement et de manière imprévisible. L’opéra ballet de Gluck, Don Juan, composé en 1761, annonce l’émergence de ce mouvement en musique, avec entre autre une tonalité finale en ré mineur, qui doit évoquer la peur au spectateur. Ce courant Sturm und Drang intervient avant les grands opéras mozartiens encore en gestation, ainsi qu’avant le romantisme.

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