La violoncelliste Sonia Wieder-Atherton est en concert le 7 mars au Théâtre des Bouffes du Nord. RETIREZ VOS PLACES AVEC QOBUZ EN ÉCRIVANT A : places@qobuz.com.

Le violoncelle fera vibrer le Théâtre des Bouffes du Nord le 7 mars. Sonia Wieder-Atherton y est en concert pour jouer Monteverdi et Scelsi, deux compositeurs italiens d’époques totalement différentes, l’un étant du XVIe et l’autre du XXe siècle, qu’elle met en parallèle dans un programme sur le thème de la « vie ».

Un concert qui fait écho à la sortie de son nouvel album Vita où elle interprète avec Sarah Lancu et Matthieu Dejeune, des transcriptions du Huitième livre de madrigaux de Monteverdi avec des extraits de la Trilogie de Scelsi. Deux lignes temporelles se dessinent à travers les différentes pièces : celle qui réunie les compositeurs et celle du cours de la vie.

Pourquoi ces deux compositeurs que tout oppose ? Tous les deux explorent les forces humaines et cherchent les impulsions créatrices, ainsi que les procédés d’expression des émotions : leurs écritures « en se faisant échos, se confrontent ou sont parfois étonnement proches », selon Wieder-Atherton. Monteverdi, né il y a quatre siècles a ménagé une transition entre la musique Renaissance et Baroque, il a théâtralisé les textes des madrigaux, en éclate la forme pour l’agrandir et libérer les personnages. Il invente l’expression de la colère en musique, ose des harmonies déchirantes et dérangeantes allant du plus fluide au plus rugueux dans les lignes mélodiques. Il a été le premier compositeur dont la musique raconte des drames humains, des amours, des attentes et des rêves.

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Né en 1905, Scelsi est un compositeur solitaire, hors de tous courants musicaux. Sa Trilogie, composée entre 1957 et 1965 se compose de trois chapitres : Trihon, Dithome et Ygghur, qui représentent les trois périodes de la vie : la jeunesse, la maturité et la vieillesse. Suivant ces périodes, il explore différemment les sons, en tire une énergie différente, tout en puissance et vitesse. Il explore l’improvisation comme une fuite vers l’inconnu et repousse les limites de l’instrument. Dans son schéma musical, seule l’époque de la vieillesse fait basculer l’état émotionnel pour bifurquer sur un état contemplatif. Sa musique appartient toujours à une forme de musique classique, avec des passages inattendus extraordinaires, dignes des distorsions de Jimi Hendrix découvertes après une panne d’ampli. Scelsi fait surgir une dualité dans le jeu du violoncelle avec l’emploie d’une sourdine, qui permet tout, tout en imposant la contrainte de l’imprévu. Dans ce contexte, Sonia Wieder-Atherton propose une histoire qui relie les deux compositeurs : en s'inspirant des textes des madrigaux, elle a créé ses personnages Angioletta et Angel, la première faisant référence au plus ancien, et le second au plus récent.

Les pièces prises à Monteverdi ont été transcrites pour trois violoncelles par Sonia Wieder-Atherton et Franck Krawczyk. Ensemble ils ont fait un important travail sur le sens des madrigaux, l’histoire qu’ils évoquaient, et obtenu le résultat enregistré après de nombreux essais. Avec l’archet, elle remplace la voix et vocalise sur plusieurs mesures avec une seule voyelle. Le but pour la violoncelliste a été de donner l’impression de parler sans les mots et de trouver la variété des timbres et des couleurs. Les violoncelles de Sarah Lancu et de Matthieu Dejeune, complète la voix principales qu’elle interprète, par des unissons ou des polyphonies opposées, prenant éventuellement la place de voix de tessitures différentes comme celle d’un ténor ou d’une basse.

[Site du théâtre des Bouffes du Nord ->http://www.bouffesdunord.com]

Site de Sonia Wieder-Atherton