Le 21 mars, le saxophoniste Emile Parisien se produit en quartet à la Dynamo de Pantin dans le cadre de Banlieues Bleues. Egalement au programme de ce concert, une création du rappeur Rocé et Jean-Rémy Guédon. RETIREZ VOS PLACES AVEC QOBUZ EN ÉCRIVANT A : places@qobuz.com

Lundi 21 mars, Emile Parisien et son quartet sont à la Dynamo de Pantin dans le cadre du festival Banlieues Bleues.

Il n’a pas encore trente ans, mais ce saxophoniste est déjà salué comme un des talents les plus sûrs de la nouvelle scène jazz. Ses classes, Emile Parisien les a faites dans le sud-ouest, où il est devenu la mascotte de Marciac, de la classe jazz du collège local aux scènes du célèbre festival où il a croisé les plus grands jazzmen avant de débarquer à paris et de fonder son propre quartette.

Inspirées de la musique du XXe siècle, résolument tournées vers le XXIe, ses compositions denses et lyriques, toute d’énergie brute, sont soutenues par la cohésion organique d’un quartette de funambules.

Sa musique, tout en courts-circuits formels et émotionnels, juxtapose des univers aussi différents que ceux de Coltrane, Debussy, Wayne Shorter, Berlioz, Schoenberg, mais aussi le free ou la pop la plus radicale... Et surtout, sinon avant tout, Parisien possède ce sens rare du swing, de l’énergie et de l’adaptabilité propre aux vrais improvisateurs de jazz...

Il suffit d’écouter Darwin à la montagne dans son second et renversant album Original Pimpant pour saisir l’art et la maîtrise du collage du jeune saxophoniste et de son brillant entourage : un roulement de caisse claire ouvre un dialogue free entre les membres du quartette, suivi d’un court enchainement malicieux, comme un rendez-vous annoncé, et tout à coup ce déluge de bruits et de fureur rythmique, notes basses de piano terrassées, foudre des futs de batterie, qui emmène dans le plus surprenant, et pourtant évident club de jazz dans lequel on a le plaisir d’entendre un swing contrebasse/batterie traditionnel, que le groupe s’échinera à mieux détruire dans les mesures qui suivent pour le réinventer, de manière entêtante et envoutante. Au-delà du nom du leader, il s’agit bien ici d’un quartette, d’un groupe (comme l’on dirait d’un groupe de pop), soudé et inventif, libre, et rigoureux, malicieux et constamment surprenant. Et un mot nous vient à l’esprit : Exaltant !

Egalement au programme de ce concert, une création du rappeur Rocé et Jean-Rémy Guédon pour l’ensemble Archimusic intitulé Le Rêve de Nietzsche… Nietzsche, philosophe mais aussi incroyable personnage, y compris pianiste improvisateur hors pair (Wagner était un de ses admirateurs), était à la recherche d’une expression globale contenant ses divers modes d’expressions, philosophiques et musicales.

Rocé et Jean-Rémy Guédon, directeur artistique de l’ensemble Archimusic, ont décidé ensemble de se lancer avec cette création à la poursuite de son rêve : faire des idées et des sons une même matière en fusion. Un homme, un orchestre, avec un parti pris tout acoustique (après une préparation-composition établie à grand renforts d’informatique) : Archimusic, avec sa double composante jazz et classique, se met au service du flow précis et ciselé de Rocé, sans doute meilleure plume et oreille musicale du rap hexagonal, lequel a pioché sa propre sélection dans les écrits du rebelle philosophe, sans bouger une virgule ! « Poète chez les philosophes, philosophe chez les poètes, Nietzche aurait pu être le summum chez les rappeurs. Sans concession, le verbe cru, la poésie aux métaphores cassantes et au rythme sévère… Il est l’artiste comme on en fait plus. »

Le site d’Emile Parisien

Le site de Rocé

Le site d’Archimusic

Le site de Banlieues Bleues