Les 8 et 9 octobre, Paul Agnew et les Arts Florissants offriront des madrigaux de Monteverdi, deux concerts s’inscrivant dans une intégrale prévue jusqu’en 2014.

Samedi 8 octobre à 20h et dimanche 9 octobre à 16h, Paul Agnew dirigera les Arts Florissants pour un programme de madrigaux de Monteverdi à la Cité de la Musique. Des concerts s'inscrivant dans le cadre d'une intégrale de ces madrigaux de présentée sur trois saisons. Aux côtés du ténor écossais, les sopranos Miriam Allan et Hannah Morrison, la contralto Marie Gautrot, le ténor Sean Clayton et la basse Lisandro Abadie.

Écrit en 1587, le Premier livre de madrigaux de Monteverdi est dédié au comte Marco Verità, poète et mécène de Vérone, auprès duquel Monteverdi cherchait peut-être à se faire engager. Monteverdi avait dix-neuf ans et sa dédicace offre au comte un ensemble de « compositions juvéniles », comparées à des « fleurs printanières ». Le recueil porte la marque de l’influence de Marenzio, avec son style pastoral, et de Luzzaschi, avec son écriture dissonante, comme en témoigne Baci soavi e cari, sur un poème de Guarini.

L’une des pièces les plus connues du livre est sans doute La vaga pastorella, qui s’ouvre sur une série de bonds décrivant la bergère dans un champ, avant que la musique ne bascule dans l’introspection. Car la légèreté ou la joie, ici comme ailleurs, alternent avec les larmes : dans Filli cara ed amata, l’exclamation Ahi ! (« hélas ! ») appelle un passage plein de dissonances insistantes…

Interprète renommé des répertoires baroque et classique, Paul Agnew se produit régulièrement en concert ou à l’opéra avec les plus grands ensembles de musique ancienne et sous la direction de chefs comme William Christie, Marc Minkowski, Ton Koopman, Sir John Eliot Gardiner, Philippe Herreweghe et Emmanuelle Haïm. Spécialisé dans les rôles de haute-contre du répertoire baroque français, il a fait des débuts remarqués à l’Opéra Garnier en incarnant Hippolyte dans Hippolyte et Aricie sous la direction de Christie.

Agnew y a été applaudi depuis dans plusieurs autres opéras de Rameau (Platée, Les Boréades, Les Indes galantes) tout en faisant plusieurs apparitions au Festival d’Aix-en-Provence, à l’Opéra de Lyon, à l’Opéra de Zurich et à l’Opéra des Pays-Bas.

C’est au cours de la saison 2006/2007 que l’Ecossais a commencé à diriger les Arts Florissants, donnant une nouvelle dimension à sa collaboration avec cet ensemble dont il partage l’aventure depuis deux décennies. Il codirige l’Académie du Jardin des Voix avec William Christie depuis 2009, offrant aux jeunes lauréats l’opportunité de travailler avec l’un des plus grands hautes-contre actuels.

Le 19 septembre, cette activité de chef prenait une toute autre dimension avec la parution du premier disque d’Agnew à la baguette avec Lamentazione. Cette lamentation, durant l’ère baroque, représentait un défi prisé : dépeindre des émotions extrêmes dans une grande diversité de styles. Puisant dans les textes bibliques intenses de la Semaine Sainte, les cinq chefs-d’œuvre de cet enregistrement recourent à la polyphonie imitative, à des textures riches et complexes desquelles se dégagent des harmonies d'une étonnante puissance dramatique. A la tête du radieux Chœur des Arts Florissants, la direction de Paul Agnew éblouit par sa poésie, son intelligence, sa simplicité lumineuses.

Ecoutez l'album Lamentazione de Paul Agnew

Le site de la Cité de la Musique

Le site des Arts Florissants