Le 12 décembre, le grand claveciniste hollandais est en concert au Théâtre des Bouffes du Nord à Paris pour un récital Bach, Purcell, Ritter, Fischer, Böhm, Duphly et Rameau.

Gustav Leonhardt n’aime pas parler d’interprétation. Plutôt que de « traduire » la musique, il veut la « présenter ». Et malgré ses 83 ans, le grand claveciniste néerlandais continue à le faire aux quatre coins du monde avec la même conviction. Comme lundi 12 décembre, à 20h30, où il offrira au public parisien du Théâtre des Bouffes du Nord un récital consacré à Bach, Purcell, Ritter, Fischer, Böhm, Duphly et Rameau.

Dire que Leonhardt est une légende est un doux euphémisme… Son art, sa personnalité, ses découvertes, tout fait de ce musicien hors norme un ovni dans la galaxie baroque. Voire une galaxie à lui tout seul… Gustav Leonhardt est né à ‘s-Graveland aux Pays-Bas le 30 mai 1928. Très jeune, il se passionne pour l’orgue et le clavecin et fait ses études avec Eduard Müller à la Schola Cantorum de Bâle.

De 1950 à 1951, Gustav Leonhardt se perfectionne dans la capitale autrichienne, à l’Académie de Musique, où il sera professeur de 1952 à 1955. En fondant le Leonhardt Consort en 1955, il joue un rôle considérable dans le renouveau de la musique ancienne. En 1955, il retourne à Amsterdam pour enseigner au conservatoire et devenir titulaire de l’orgue de la Niewe Kerk.

Sa carrière internationale l’a amené en Australie, au Japon et plus de vingt fois aux États-Unis. En 1969, il occupe une chaire à l’université Harvard. En tant que claveciniste, organiste et chef d’orchestre, Leonhardt a enregistré plus de 200 disques, essentiellement chez Vanguard, Das alte Werk, Deutsche Harmonia Mundi, Seon, Philips et Alpha. Il a aussi dirigé des opéras de Monteverdi et de Rameau. Musicologue, Gustav Leonhardt a publié une étude sur L’Art de la fugue de Bach et édité les œuvres pour clavier de Sweelinck et Frescobaldi.

En 1967, grâce aux cinéastes Jean-Marie Straub et Danièle Huillet, le nom de Gustav Leonhardt touche enfin un vaste public. Quoi qu’en l’espèce « vaste » soit un peu exagéré… Sous la caméra des Straub, le claveciniste n’est autre que Jean-Sébastien Bach ! Perruque à l’appui ! Cette superbe et austère Chronique d’Anna Magdalena Bach offre la musique comme rarement elle fut filmée. Telle une suite d’haïkus esthétiques (comme d’ailleurs tout ce que les Straub réaliseront)...

En 1980, Gustav Leonhardt a obtenu le Prix Erasmus en 1980 et cinq doctorats honoris causa (Dallas, Amsterdam, Harvard, Metz et Padoue) entre 1983 et 2000. Il est aussi un maître ayant transmis son art à de très nombreux clavecinistes et organistes parmi lesquels Bob van Asperen, Christopher Hogwood, Ton Koopman, Pierre Hantaï, Eduardo López Banzo, Léon Berben, Geneviève Soly, Skip Sempé, Elisabeth Joyé, Bernard Foccroulle et bien d’autres.

Gustav Leonhardt en Jean-Sébastien Bach dans Chronique d’Anna Magdalena Bach de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet :

Le site officiel du Théâtre des Bouffes du Nord